Les films Mank et Les Sept de Chicago sont en tête des nominations pour le grand écran. Côté séries, les productions Netflix montent en puissance. Mais les critiques pleurent de nombreuses absences dont celle de Michaela Coel.

Le roi de la fête ce mercredi à Hollywood était donc le film Mank qui est arrivé en tête des nominations aux Golden Globes, prix qui ouvrent traditionnellement la saison des récompenses cinématographiques à Hollywood. Évoquant l’âge d’or des studios et la conception du film Citizen Kane, le film de David Fincher cumule des sélections dans six catégories au total, dont celle du meilleur film dramatique. Un autre long métrage également produit par Netflix, The Trial of The Chicago Seven (Les Sept de Chicago) signé par Aaron Sorkin, arrive à la seconde place avec cinq nominations.

Place aux femmes cinéastes

Le tiercé gagnant des nominations suivantes est composé de The Father, adaptation de la pièce du Français Florian Zeller avec Anthony Hopkins, Nomadland de Chloe Zhao (4 nominations) et Promising Young Woman, d’Emerald Fennel. À noter que Chloe Zhao, Emerald Fennel et Regina King (One Night in Miami, photo) ont lavé l’affront adressé l’an dernier par l’Academy à toutes les réalisatrices. Cette année, elles se taillent la part du lion dans cette catégorie reine (Meilleure réalisation) où elles sont majoritaires, face à David Fincher et Aaron Sorkin.

Aldis Hodge et la réalisatrice Regina King sur le tournage de « One night in Miami » (Amazon Studios)

Parmi les bijoux nommés, on notera encore  le film d’animation Soul de Pixar, sorti sur Disney+, Le Blues de Ma Raney pour lequel Viola Davis et Chadwick Boseman sont tous les deux nommés ; ce dernier face à Tahar Rahim nommé pour son rôle dans Désigné coupable. Quant au film français Deux, il fera face à Drunk et Minari dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère.

Deux grands absents étonnent dans cette édition 2021: Tenet de Christopher Nolan ne brille que grâce à la nomination accordée à la musique de Ludwig Goränsson. Et Da 5 Bloods de Spike Lee n’a pas davantage convaincu l’association de la presse étrangère, en charge des nominations aux Golden Globes.

La montée en puissance de Netflix côté séries

La cuvée 2021 traduit la montée en puissance des plateformes avec 22 nominations attribuées à des séries  (42 si on compte celles dévolues aux films) produites par Netflix contre 17 en 2020. Une moisson « potentielle » où l’ivraie n’a pas toujours été séparée du bon grain. La preuve ? Si on se félicite des nominations de séries comme The Queen’s Gambit, The Crown saison 4 ou Unorthodox, que dire de la nomination de l’affligeante série française Emily in Paris, alors même que le brulôt I May Destroy You, présent dans presque tous les tops 2020 n’est cité nulle part…
Une décision difficilement justifiable dont de nombreux médias à Hollywood se sont étonnés dans la foulée.
On tentera de se consoler en se disant que Michaela Coel, actrice et créatrice de la mini-série, rejoint le cercle des auteurs incompris auprès de ceux de The Wire et The Leftovers.
Une liste des grands oubliés à laquelle on pourrait encore ajouter The Plot against America ou Insecure

Pendant ce temps, les équipes de I know this much is trueKilling EveLovecraft Country, Normal People, Perry Mason, Ratched, Small Axe,The Good Lord BirdThe Mandalorian ou The Undoing se tiennent prêtes à sabrer le champagne le 28 février prochain. La 78e cérémonie des Golden Globes sera animée (à distance ?) par les actrices Amy Poehler et Tina Fey.

Karin Tshidimba