A 24 ans à peine, la jeune comédienne argentino-britannique s’est imposée dans la série originale de Netflix, Le Jeu de la Dame, avec son minois de chat à l’expressivité extrême ainsi que dans quelques films horrifiques ou de science-fiction. Un parcours déjà étoilé ?

Née le 16 avril 1996 à Miami, Anya Taylor-Joy a déménagé en Argentine lorsqu’elle était encore bébé avant de migrer à Londres, à l’âge de six ans, dans le sillage de son père banquier international. Elle fait ses premiers pas au cinéma en 2015 dans le film d’épouvante Witch (La sorcière), premier long métrage du Canadien Robert Eggers qui a reçu le prix de la mise en scène au Festival du Film de Sundance.

En 2017, l’actrice est à l’affiche du film Split (photo ci-dessus) de M. Night Shyamalan où elle tient le rôle d’une adolescente victime d’un ravisseur aux personnalités multiples. Un rôle pour lequel elle est récompensée, à 21 ans, du Trophée Chopard de la révélation féminine au Festival de Cannes 2017; elle succède à ce palmarès à des comédiennes comme Audrey Tautou, Ludivine Sagnier, Marion Cotillard, Léa Seydoux ou Shailene Woodley. La comédienne reprend ce même rôle de Casey Cooke dans le blockbuster Glass, en 2018, où elle côtoie un trio étoilé : Samuel L. Jackson, Bruce Willis et James McAvoy.

Avant de se faire remarquer dans la création Netflix The Queen’s Gambit, dans le rôle de Beth Harmon, génie des échecs aux yeux de chat, souffrant d’une addiction aux médicaments et à l’alcool, cette cadette de six enfants s’est illustrée dans deux séries historiques. Femme fatale dans Peaky Blinders (photo ci-dessous), l’histoire romancée d’un gang de Birmingham, elle est ensuite l’une des têtes d’affiche de la mini-série The Miniaturist.
Avant d’arborer sa perruque rousse pour le rôle de Beth Harmon, Anya Taylor-Joy a aussi interprété, en mars dernier, le rôle d’Irène Joliot-Curie dans le biopic Radioactive réalisé par Marjane Satrapi. Un film consacré à une autre génie des chiffres et des combinaisons : Marie Curie, rôle endossé par Rosamund Pike.

Dans le sillage des grands maîtres féminins des échecs

Bien que le personnage de Beth Harmon – championne américaine des échecs au temps de la guerre froide – soit fictif, il a pu être inspiré par des joueuses de talent comme Hou Yifan et Judit Polgár, qui ont toutes les deux remporté des titres alors qu’elles étaient encore adolescentes.
De grands maîtres comme Irina Krush, Nona Gaprindashvili et Vera Menchik sont également très proches du personnage de Beth, même si Walter Tevis, joueur d’échecs et auteur du roman The Queen’s Gambit (1983), dit s’être inspiré du jeu de Bobby Fisher, Boris Spassky et Anatoly Karpov pour créer les parties décrites dans son livre, qui ont ensuite influencé la série.
Quant à la question de l’addiction aux médicaments, elle émane de l’histoire personnelle de l’auteur. Traité très jeune pour un rhumatisme articulaire aigu, Walter Tevis a reçu de fortes doses médicamenteuses dans sa jeunesse. C’est aussi le cas d’Elizabeth Harmon, rendue dépendante aux calmants durant son enfance à l’orphelinat.

Passionnée de musique et de danse, la comédienne avoue ne pas connaître grand chose aux échecs et avoir appris par coeur les parties jouées dans la mini-série en sept épisodes de Scott Frank (Godless) et Allan Scott. Comme des « chorégraphies à reproduire avec ses doigts sur un échiquier ».

Karin Tshidimba