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Voici la série dont tout le Royaume-Uni a parlé à la rentrée: Bodyguard***. Un thriller trois étoiles qui confirme une fois encore l’indéniable savoir-faire britannique: tensions, séduction, jeux de pouvoir, manoeuvres politiques, guerre des polices, lutte antiterroriste, menaces sur les libertés individuelles… Tout y est, avec un savoir-faire et une maîtrise qui n’ont laissé personne de marbre. Six épisodes, qui ont pulvérisé les records d’audience outre-Manche, à découvrir dès ce mercredi sur Netflix.

Tout commence par un banal voyage en train. David Budd (Richard Madden alias Robb Stark dans Game of Thrones), officier surentraîné, remarque rapidement les agissements étranges de l’un des passagers. Grâce à son sang froid et à son courage, le sergent Budd bouscule le plan des terroristes en herbe.
Efficace, lucide et extrêmement déterminé, David Budd est aussi un homme hanté par les souvenirs traumatiques de la guerre en Afghanistan et de ses compagnons d’armes tombés en vain. Père de deux enfants, Ella et Charlie, il vit séparé de sa femme Vicky. Une situation qu’il accepte mal, persuadé que « tout pourrait reprendre comme avant ».

Remarqué pour sa bravoure lors de l’attaque du 1er octobre, David est affecté à la protection du ministre de l’Intérieur Julia Montaigu (Keeley Hawes), une femme ambitieuse et déterminée dont il désapprouve la position en matière de politique étrangère, notamment sur la situation dans le Moyen Orient.
Tandis que le niveau de menace ne cesse d’augmenter sur Londres et la City, les voilà forcés de collaborer étroitement. Un travail rendu d’autant plus compliqué que les positions de la police nationale (dont dépend David) et celles des Services secrets – auxquels Julia Montaigu semble faire davantage confiance -, sont assez antagonistes.

Un séduisant thriller politique et psychologique

Jeux de pouvoir et conflits de loyauté, politique étrangère et menace intérieure, libertés individuelles, état d’urgence et lutte anti-terroriste : la nouvelle création de Jed Mercurio (Line of Duty) s’empare habilement de toutes nos peurs et des tensions internationales du moment pour délivrer un scénario complexe et addictif à souhait. Une acuité et un sens de l’a propos qui se sont révélés extrêmement payants puisque la série Bodyguard, lancée fin août, a permis à la BBC de battre des records et de s’adjuger les meilleures audiences pour une série télévisée depuis 2011. Le thriller politique a tout simplement pris la suite du drama historique et familial Downton Abbey dans le coeur des sujets de sa Gracieuse majesté, tout en s’attirant les louanges de la critique.

Tensions politiques et psychologiques, réalisation audacieuse, montage millimétré, interprétation tout en finesse et inspirée : Bodyguard ne relâche pas son étreinte au fil de ses six épisodes.
On ne doute pas qu’après s’être attiré l’attention de 10,4 millions de Britanniques, soit près d’un téléspectateur sur deux (47,9 % de parts de marché très exactement), Bodyguard en fera tout autant dès ce mercredi 24 octobre, lors de sa diffusion à travers le globe via la plateforme Netflix.
D’autant que le final de la série est monté jusqu’à 17,1 millions de fans, un chiffre inédit depuis la création de la mesure d’audience en 2002 au Royaume-Uni. Et avec le replay, les chiffres ont explosé un nouveau plafond: 28 millions…

Karin Tshidimba