Show me a hero: la non-mixité sociale, symptôme du mal américain

Show me a hero: la non-mixité sociale, symptôme du mal américain

show me a hero.jpegLe plus jeune maire des Etats-Unis. Le titre a rendu célèbre Nick Wasicsko (28 ans) mais la fierté fut de courte durée. Confronté à un projet de construction de logements sociaux dont aucun de ses administrés, majoritairement blancs, ne voulait, il vécut des mois de lutte juridique, de conseils houleux, de quasi insurrection civile et de popularité en chute libre.
Cette histoire, véridique, David Simon a décidé de la raconter à sa manière : sans esbroufe et en prenant soin de mettre en lumière les points de vue en présence à travers les portraits soignés des habitants (noirs et blancs) de Yonkers, dans l’Etat de New York.

Avec Show me a hero***, David Simon s’attaque aux années 80 et au refus de cohabitation entre communautés.

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The Wire: chef d’oeuvre de David Simon à (re)découvrir

The Wire: chef d’oeuvre de David Simon à (re)découvrir

the wire 4.jpgC’est le Saint Graal de tous les scénaristes, une œuvre riche, ample et complète étudiée aujourd’hui jusque dans les universités.
Une intrigue qui, épisode après épisode, saison après saison, vous entraîne jusqu’au tréfonds, aux entrailles d’une ville déshéritée, au coeur des Etats-Unis. Sans fioritures, ni concession. Loin des figures d’Epinal que sont New York, Los Angeles, Washington ou Miami.

Considérée par beaucoup comme la meilleure série de tous les temps et certainement la meilleure de la dernière décennie, The Wire**** (2002-2008) propose un récit au ton proche du documentaire qui en dit long sur les défis que doivent affronter les sociétés urbaines modernes.
Un projet dont l’idée est née alors que David Simon arpentait les rues de sa ville aux côtés des inspecteurs de la brigade criminelle lorsqu’il était encore journaliste au « Baltimore Sun » et qu’HBO va remettre en lumière le 26 décembre prochain lors d’un marathon aux Etats-Unis.

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Treme, le quartier où David Simon s’est enraciné

Treme, le quartier où David Simon s’est enraciné

treme d simon.jpgTreme**** a achevé son parcours aux Etats-Unis aux portes de 2014. Pour ceux qui l’auraient ratée, ou qui l’attendraient, la saison 4 est déjà disponible en DVD.
Quelques mois avant le tournage nous avions eu l’occasion d’en causer avec son créateur l’épatant David Simon. Accompagné de son comparse de longue date, Eric Overmyer.

«Sans l’ouragan Katrina, nous n’aurions jamais pu faire la série Treme. Nous en parlions déjà lorsque nous travaillions sur Homicide. Eric vivait là-bas depuis 1998 et nous aimions tous les deux la ville.» «On s’était dit qu’on devrait faire une série, mais la seule chose sur laquelle on s’était mis d’accord était qu’elle devait parler des musiciens» renchérit son complice de la série The Wire.

Ce qui, aux yeux de David Simon et de son comparse Eric Overmyer, apparaît comme une évidence ne l’est pas pour les studios. Le sujet, à l’époque, ne semble même pas du tout porteur…
«On n’avait jamais eu le courage d’aller le pitcher à Los Angeles. Le problème c’est que si vous ne connaissez pas la Nouvelle-Orléans, c’est très difficile d’expliquer l’atmosphère de la ville et ce dont nous allions parler. Qui va bien au-delà de la tradition du Mardi Gras», explique David Simon.

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Conversation avec David Simon, le pape de la série

Conversation avec David Simon, le pape de la série

Reporters_h_david_simon09.jpgBoule de billard (ou front largement dégarni), cou massif et larges épaules, David Simon en impose dès l’abord. Car, bien sûr, son statut de ponte de la série moderne n’arrange rien à l’affaire: le père de « The Wire », c’est lui !
Rencontré en septembre dernier à l’occasion du lancement de la troisième saison de son irrésistible « Treme », chronique de la Nouvelle-Orléans post-Katrina (cf. note précédente), il était cette semaine à Paris, invité par le Forum des Images, afin de promouvoir la traduction française tant attendue de sa somme littéraire «Baltimore» aux Editions Sonatine (photo Reporters).

Maître conteur nourri à la source du journalisme et du documentaire – il a travaillé durant 13 ans dans la rédaction du «Baltimore Sun» -, David Simon s’est très rapidement frotté aux plaies béantes de sa ville, refusant de détourner les yeux ou, pire, de fuir une cité à la mauvaise réputation, comme tant de gens le lui conseillaient.
Au contraire, dès 1988, il vit le quotidien des inspecteurs de la brigade criminelle afin de mieux comprendre les ressorts de Baltimore, cherchant la vérité dans chaque détail. C’est de cette expérience, au plus près de la violence et de la drogue, qu’il tire ses premiers livres, retranscrits ensuite sur le petit écran.

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