Coauteur et coréalisateur de la nouvelle série courte belge « Salle des profs », l’actuel prof de math s’est notamment formé en tant qu’auteur dans les coulisses de l’émission Le Grand Cactus.

“Les réunions de parents étaient ma première idée pour cette série courte, mais il était impossible de changer de personnages à chaque épisode, donc j’ai pensé à la salle des profs. Ça prouve que j’avais vraiment envie de parler de l’univers scolaire”, plaisante le créateur Pierre-Yves Wathour. “La RTBF souhaitait produire une série courte avec un lieu unique et un nombre limité de personnages. La salle des profs s’est imposée. En tant que prof, je ne m’en rendais plus compte, mais c’est un endroit qui attire toute l’attention. On s’est dit que ce serait amusant de lever un coin du voile sur ce qui s’y trame.”

Équations & humour

Avec sa formation d’ingénieur civil, rien ne prédestinait Pierre-Yves Wathour à devenir auteur de sketchs pour des émissions de la RTBF (Les Enfants de chœur, Le Grand Cactus) et scénariste, mais la passion du cinéma, nourrie depuis l’adolescence, l’a rattrapée à la fin de ses études… Il décide alors de faire l’IAD (Institut des arts de diffusion), en réalisation, où il est également rattrapé par le virus de l’écriture humoristique. Il y croise aussi le futur réalisateur de l’émission Le Grand Cactus, un programme RTBF où il fait très vite ses premières armes.

Fan de Woody Allen, “le réalisateur pas le beau-père”, précise-t-il d’emblée. “Je me suis très vite intéressé à l’écriture de sketchs. Cela force à écrire et à creuser beaucoup, c’est hyper-formateur. Je n’ai pas de recette, mais j’ai besoin de connaître mes personnages pour écrire leurs histoires. Avant d’imaginer des péripéties, il faut se documenter et trouver les mécanismes, les détails de vie des personnages”, comme c’est le cas pour Le Grand Cactus et pour le club des cinq qui cohabitent au sein de la série Salle des profs.

Ode aux profs

À la fois coscénariste et coréalisateur de cette nouvelle série belge avec Christophe Bourdon, il avoue s’être inspiré de plusieurs collègues pour composer son quintet.. “Souvent, les curseurs sont poussés assez loin pour qu’ils aient tous des personnalités, des couleurs très différentes et que cela puisse fonctionner en termes de comédie. Je pense par exemple au directeur qui ne pourrait pas être aussi bête et dépassé ou au professeur d’Histoire hyper autoritaire. » Ensemble, ils ont combiné des inspiration diverses: des sitiuations vécues à l’école, mais aussi des choses vues ou entendues en radio.

« Il y a beaucoup de gens qui ne se rencontreraient peut-être pas ailleurs, qui sont obligés de cohabiter et de collaborer avec l’objectif commun de donner cours, cela me semblait très riche.On ne voulait pas faire une série moralisatrice, mais un des objectifs est de rappeler que ce sont des êtres humains. Cela va être ma 14e rentrée et je suis frappé par l’agressivité des parents et des élèves. Je voulais aussi sortir des caricatures de profs forcément glandeurs ou autoritaires, qui ont des frustrations et aiment faire rater leurs élèves. Leur point commun, c’est qu’ils essaient de bien faire leur boulot, même s’ils n’y arrivent pas à tous les coups…”

« Les personnages existaient avant le casting, précise-t-il, même si on les a affinés après avoir observé les comédiens, ce qui a renforcé certains traits de caractère en voyant comment ils s’emparaient des histoires que nous avions écrites. »

Alors que le premiers épisodes seront diffusés cette semaine sur La Une, la rentrée devrait offrir à Pierre-Yves Wathour de nouvelles sources d’inspiration.

Entretien: Karin Tshidimba