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the wire 4.jpgC’est le Saint Graal de tous les scénaristes, une œuvre riche, ample et complète étudiée aujourd’hui jusque dans les universités.
Une intrigue qui, épisode après épisode, saison après saison, vous entraîne jusqu’au tréfonds, aux entrailles d’une ville déshéritée, au coeur des Etats-Unis. Sans fioritures, ni concession. Loin des figures d’Epinal que sont New York, Los Angeles, Washington ou Miami.

Considérée par beaucoup comme la meilleure série de tous les temps et certainement la meilleure de la dernière décennie, The Wire**** (2002-2008) propose un récit au ton proche du documentaire qui en dit long sur les défis que doivent affronter les sociétés urbaines modernes.
Un projet dont l’idée est née alors que David Simon arpentait les rues de sa ville aux côtés des inspecteurs de la brigade criminelle lorsqu’il était encore journaliste au « Baltimore Sun » et qu’HBO va remettre en lumière le 26 décembre prochain lors d’un marathon aux Etats-Unis.

En résulte un récit réaliste au long cours dont l’objet, au départ, central – une sourde guerre des gangs sur fond de trafics de drogue surveillé par la police – est le décor propice d’une âpre «comédie humaine» avec ses héros, ses salauds et tous ceux qui naviguent entre ces deux eaux.

the wire s1.jpgUne oeuvre vaste et complexe qui est à la télévision ce que « La Comédie humaine » de Balzac est à la littérature. Sans rire. Soixante épisodes et autant d’heures d’observation patiente, empathique et têtue d’une frange de population d’ordinaire absente des radars de la fiction.

Ni une somme de chiffres, ni une somme de lettres et pourtant, au final, difficile de trouver mieux que cette déclinaison de destins humains qui composent le tableau le plus précis jamais dépeint d’une ville en plein déclin.

Strate après strate, tour après tour, quartier par quartier, David Simon fait le point sur tout ce que la ville compte de petits malfrats et de grands truands, observant à la loupe la lutte quotidienne et souvent vaine des inspecteurs de police, des hommes politiques, des syndicalistes, des professeurs et même des journalistes – autant de fonctions sociales que de saisons filmées – afin de comprendre la logique de la violence, l’engrenage ou la peur. Un must aux accents littéraires, sociologiques et cinématographiques enfin disponible en coffret intégral.

Au scénario, Simon est épaulé par Ed Burns, ancien policier et ex-professeur né à Baltimore et George Pelecanos, auteur de polars. Derrière la caméra défilent des réalisateurs de renom. Le tout est rehaussé par un casting trois étoiles: Dominic West, Idris Elbra, Wendell Pierce, John Doman, Michael K. Williams, Sonja Sohn,… Ne cherchez pas: vous n’avez jamais vu des hommes et des femmes de cet acabit engagés dans une fresque de cette ampleur.

Karin Tshidimba

nb1: Warner Home Vidéo, l’intégrale, coffret 24 dvd, env. 60 € avec bonus et commentaires audio

nb2: Et pendant ce temps-là, HBO a décidé d’offrir un cadeau de taille à tous les fans américains de The Wire: un véritable marathon lancé le 26 décembre à 12h. Cinq jours pour visionner les 60 épisodes de cette série inégalée en version remastérisée. Cf trailer ci-dessus.