Le comédien retrouve son pote Igor Gotesman dans cette série qui explore les dessous d’un tournage (et le milieu du cinéma) en mode dérapage incontrôlé. A voir sur Netflix dès le 30 avril

Raphaël Valande (Pierre Niney) entame le tournage de son premier long métrage grâce auquel il souhaite mettre en lumière la vie héroïque de sa grand-mère résistante (Marie-Christine Barrault, bluffante en mamy vacharde). Cela devait être le film de sa vie, mais l’aventure vire rapidement au cauchemar. Les catastrophes se succèdent et un corbeau lui impose même son chantage.

Entre une vidéo graveleuse et misogyne, une cascadeuse blessée, des menaces anonymes et l’un des acteurs qui menace de quitter le projet : rien ne lui aura été épargné. C’est bien simple : sur ce tournage, c’est poker menteur à tous les étages, chacun tente de sauver sa peau, tout en n’hésitant pas à enfoncer les autres. Résultat : c’est à l’abri des murs d’une prison que Raphaël, visiblement abandonné de tous, livre aujourd’hui son témoignage.

Derrière le projet Fiasco* jouant la carte de l’énorme blague, on retrouve Igor Gotesman, créateur de la série Family Business, déjà pour Netflix. Les coulisses de ce tournage-catastrophe se prêtent bien à une exploration documentaire du milieu du cinéma et de ses nombreux métiers, à la manière de la série The Office. Avec confessions face caméra et images prises à la dérobée. Mais l’extrême complicité des acteurs donne parfois l’impression gênante d’une soirée à laquelle le public n’aurait pas été expressément convié.

Pierre Niney, acteur et co-scénariste de la série « Fiasco ».

Des potes derrière et devant la caméra

Malgré tout, le casting de cette mini-série impressionne et Pierre Niney est parfait dans le rôle du jeune réalisateur, manquant d’autorité et de charisme, complètement dépassé par l’amas de tuiles qui s’abat sur sa tête. Mention spéciale au producteur ringard et complètement à l’ouest (Pascal Demolon), à la stagiaire débrouillarde et pleine de bonne volonté (Juliette Gasquet), à l’assistante autoritaire et en quête du grand amour (Géraldine Nakache) et au pote relou (François Civil), bien décidé à décrocher un rôle dans ce film qu’il considère comme “la chance de sa vie”.

Malheureusement, les blagues potaches un peu trop répétitives se marient mal avec l’idée du bingewatching (vision intégrale d’une série d’une traite). Un peu plus de légèreté, de finesse et de second degré, surtout dans les premiers épisodes, aurait sans doute permis à cette série d’élargir d’emblée sa cible au-delà du cercle des fans inconditionnels de l’équipe, également à l’œuvre dans la série Casting(s) sur Canal+ et le film Five.

Pierre Niney, François Civil, Leslie Medina, Géraldine Nakache, Pascal Demolon et Igor Gotesman à l’affiche de la série « Fiasco ».

Face à ce projet garanti 100 % potes – réalisé et créé par Igor Gotesman, coécrit en compagnie de Pierre Niney – on sourit, mais on ne rit pas franchement. C’est clairement une question de rythme. Sans doute aurait-il fallu resserrer un peu l’intrigue… C’est d’autant plus dommage que les scènes d’émotion sont nettement plus convaincantes et que la série a particulièrement soigné sa sortie de scène.

Présentés en avant-première lors du récent festival CanneSéries, les 7 épisodes sont attendus sur Netflix dès le 30 avril.

Karin Tshidimba