Pendant la diffusion du récit fantastique sur la RTBF, les tournages et l’écriture se poursuivent pour les autres équipes soutenues par le Fonds des séries belges.

Quelque 315 984 téléspectateurs, soit 20,6 % du public, ont répondu présents au rendez-vous fixé dimanche soir sur La Une par la nouvelle série belge Invisible. Ils étaient encore 281.293 curieux devant le deuxième épisode, soit 21,2% du public. Une bonne nouvelle pour tous ceux qui craignaient que la tonalité plutôt rugueuse (disparition, invisibilité, épidémie, antennes 5G) et les échos avec notre propre actualité ne risquent de décourager une partie de l’audience. Preuve que le fantastique est générateur d’audiences et que l’angle choisi par cette série – celui de l’intimité de deux familles touchées à des degrés divers par le phénomène d’invisibilité – a fait mouche.

Avec son casting brassant plusieurs générations, Invisible pose la question de la relation établie « par le regard, ou le toucher » mais aussi du regard « blessant ou insultant que l’autre pose sur moi » notamment via les réseaux sociaux, ainsi que de la nécessité « de voir l’autre pour ce qu’il est vraiment » comme nous le précisait sa scénariste en marge du tournage.

Imaginée par Marie Enthoven et scénarisée avec Bruno Roche et Nicolas Peufaillit, la série, produite par Kwassa Films, compte huit épisodes au total, tous réalisés par Geoffrey Enthoven. Malgré les mésaventures entraînées par le confinement, l’équipe a tenu les délais et livré les épisodes dans les temps pour la diffusion sur Proximus et sur La Une. Le virus – le Covid, pas l’invisibilité – étant toujours bien présent, d’autres productions RTBF ont dû adapter leur plan de travail. C’est le cas des séries Baraki, Coyote et Pandore, toutes les trois en cours de production. Les deux premières ont réussi à boucler leur tournage cet été avec prolongation à la rentrée (septembre et octobre). La troisième est toujours en cours.

Tournages sous haute surveillance

Coyotes suit les mésaventures d’un groupe de scouts ayant découvert quelques diamants sur un cadavre. « Le montage est en cours en distanciel, mais ce n’est pas évident de ne pas pouvoir le faire à plusieurs dans la même pièce », précise Marc Janssen, responsable de la Fiction RTBF.

Baraki adopte le ton de la comédie (20 épisodes de 26 minutes) pour suivre le quotidien truculent d’un futur jeune père qui aimerait changer de vie mais dont l’entourage constitue un sérieux handicap dans cette reconversion. « Le tournage se termine en ce moment et le montage est entamé pour les premiers épisodes, mais les délais sont forcément plus longs et on devra sans doute postposer la diffusion, toujours prévue en 2021 » poursuit Marc Janssen. La série est coproduite par Be tv.

En revanche, la série politico-judiciaire Pandore subit des retards dus à l’indisponibilité de certains lieux (Parlement, cour de justice…), le plan de tournage est donc « en cours de réévaluation », mais sa créatrice, la comédienne Anne Coesens, ne lâche pas l’affaire. Entamé en septembre, le tournage est prévu jusqu’en mars. Vania Leturcq et Savina Dellicour assurent la réalisation.

Trois nouvelles séries entrent en écriture

Pendant ce temps, de nombreux projets sont toujours en écriture – comme les saisons 3 d’Ennemi public et d’Unité 42. À cette liste s’ajoutent trois nouveaux projets, acceptés début novembre par le jury du Fonds des séries belges : Talk-Talk, Alma et #Innocents. Tandis que le projet Rébellion, soutenu depuis avril 2020, poursuit son développement.

Talk-talk, polar fantastique sous forme d’enquête policière, écrit par Romain Renard et Olivier Tollet.
A la suite d’une expérience sur des ondes radio, une scientifique est parvenue à communiquer avec son mari défunt. Des bornes spécifiques – les Talk-talk – sont créées pour permettre ces contacts post-mortem. Cinq ans plus tard, David Novak s’est spécialisé dans les interrogatoires de personnes décédées. Le témoignage d’une morte vient remettre en cause ses certitudes concernant la mort de sa femme et de sa fille. Une production Hélicotronc en 6 épisodes.

#Innocents, road-movie sur la cavale de deux adolescents, est porté par Fred Muzzi et Hisham Insaan et produit par Iota Production en six épisodes.
Deux fugitifs créent une chaîne web pour clamer leur innocence après une mystérieuse altercation survenue dans un train. Ils n’ont rien en commun mais sont poursuivis par le père de l’un et la femme policier qui a déjà arrêté l’autre. Dans leur cavale, les deux ados vont apprendre à se connaître et trouver leur identité entre mensonges, dangers et rédemption.

Quant au polar Alma, développé par Fred Castadot et Maud Carpentier, il ausculte le monde médical sur fond de crise Covid. Une production en huit épisodes soutenue par Entre Chien et Loup.
Sur le site d’un hôpital universitaire, un médecin légiste aide la police dans la traque d’un tueur en série. Rapidement les indices pointent dans la direction du personnel soignant de l’hôpital où travaille la sœur du légiste en qualité d’urgentiste. Une enquête qui fera remonter à la surface leurs traumatismes passés et voler en éclats leurs certitudes.

Tous ces projets vous inspirent ? N’hésitez pas à vous emparer de vos claviers : le prochain appel à projets du Fonds des séries belges, créé par la Fédération Wallonie-Bruxelles et la RTBF, se clôture le 11 janvier à 16 h. Tous les détails sont à retrouver en suivant le lien bleu.

Karin Tshidimba