En France, les tournages de séries ont repris. En Belgique, on négocie encore pour pouvoir assurer au mieux les risques et les équipes. Objectif: clap de début le 1er juillet. Trois nouvelles séries belges sont dans l’attente: Invisible, Coyotes (ex-La Patrouille) et Baraki

En Belgique, les discussions se poursuivent pour permettre aux équipes de repartir en tournage, que ce soit pour les séries ou pour le cinéma. « Trois tournages de séries belges étaient programmés cet été. Toutes les équipes (Coyotes et Baraki) sont en train de faire leur préparation en se fixant les dates de fin juillet, début août pour être sûrs. Et la série Pandore vise le mois de septembre. Restent aussi les quelques jours de tournage de la série Invisible arrêtée en mars dernier », précise Marc Janssen, respo,nsable du Pôle Fiction de la RTBF.

« Invisible a poursuivi son montage pendant le confinement et voudrait pouvoir soumettre son premier épisode au Festival de la fiction de La Rochelle, en septembre prochain. On vise toujours une diffusion à l’automne. Si on teste bien les gens et qu’ils sont bien prudents quinze jours avant, cela devrait être possible de tourner en juillet. »

Le problème des assurances

Pour les producteurs, se pose la double question des assurances qui ont augmenté leur prime et du fonds de garantie qui devrait permettre d’indemniser les productions en cas de maladie et d’arrêt de tournage. « On attend les résultats des discussions en cours pour le fonds public qui devrait voir le jour en Fédération Wallonie-Bruxelles, mais tant que ce n’est pas validé, tout reste hypothétique. Tous les producteurs sont d’accord de ne pas partir en tournage sans cette garantie ; ce serait trop risqué. En même temps, tout le monde a peur de l’embouteillage et qu’en cas de report, certains acteurs ou techniciens ne soient plus libres. D’où la nécessité de réorganiser les plannings, surtout quand on a à cœur que ce soit des projets 100 % belges », souligne Marc Janssen de la RTBF.

« Le fonds de garantie doit couvrir le risque d’arrêt et les cas de maladie éventuels. Ils ont rédigé un protocole listant toutes les choses à prévoir et à faire en fonction des cas qui se présenteraient sur le tournage. Tout cela est assez précis, mais pas encore validé. Les discussions sont toujours en cours entre l’UPFF (Union des producteurs francophones) , le cabinet de la ministre Linard (Écolo) , le GEES (le groupe d’experts en charge du déconfinement) , le ministre du Budget, le ministre-Président. On est proches d’un accord mais la reprise ne pourra avoir lieu que lorsque ce fonds de garantie sera en place. On espère pouvoir démarrer début juillet car on sait que beaucoup de tournages doivent se faire en été. Soit parce que des enfants sont impliqués, soit parce que l’histoire le demande. C’est l’échéance que tout le monde a en tête. Le fonds de garantie est à la fois une question technique et budgétaire », précise Jeanne Brunfaut, du Centre du cinéma et de l’audiovisuel.

Une autre inquiétude est bien sûr la « fragilité des sociétés de production qui ont conservé des frais fixes alors que l’argent ne rentrait plus et qui ont dû mettre beaucoup de personnes au chômage technique. On a vraiment essayé de voir ce qu’on pouvait faire au niveau du Centre du cinéma. Tout le monde a perdu des plumes pendant cette crise sanitaire et est pressé de redémarrer. » Ce temps de latence représente aussi un casse-tête important pour la RTBF « qui doit garder un œil sur son calendrier de diffusion des séries belges… »

A lire aussi les inquiétudes des techniciens, interrogés par Alain Lorfèvre, sur une reprise des tournages source de beaucoup de questionnements…

Karin Tshidimba