La saison 2, très attendue, de la série belge Ennemi Public débute ce dimanche à 20h55 sur La Une avec une ambition revue à la hausse. Matthieu Frances, auteur-réalisateur et producteur de la série, en délimite les grands enjeux.

L’histoire reprend deux ans après la fin de la saison 1. « On récupère tous nos personnages à la petite cuillère, ils sont tous extrêmement démolis par ce qu’il leur est arrivé, précise Matthieu Frances, auteur principal et réalisateur de la série Ennemi Public. C’est l’arche de cette saison 2 : tous nos personnages doivent rebondir, après être tombés très bas, en parallèle de la nouvelle enquête qui s’ouvre. On continue à suivre Chloé qui a fait un pas de côté dans la police mais un dernier espoir concernant son enquête personnelle sur la disparition de sa petite sœur va faire en sorte qu’elle revienne à Vielsart dans les griffes de Béranger. On retrouve tous nos personnages et on en découvre pas mal de nouveaux qui, ensemble, vont donner une autre dimension à la série. »

Aperçue en fin de saison 1, Jessica, la petite sœur de Chloé, campée par la comédienne Pauline Etienne, prend une place importante dans cette saison 2. « Elle amène un nouvel éclairage et nous permet de découvrir ce qu’elle a vécu et ce qu’elle continue à vivre, en parallèle. Et de voir comment les deux sœurs ont encore un lien télépathique. On a cette nouvelle arène de la communauté de filles et on verra plus le village de Vielsart, on élargit le champ car c’est ce qui manquait un peu en saison 1. »

Le cap redouté de la saison 2

L’auteur-réalisateur ne cache pas que le cap de la saison 2 a occasionné pas mal de pressions, tant en termes d’écriture que de tournage. « C’est une bonne pression parce qu’on sait qu’on est un peu plus attendus. L’ambition est décuplée. Le but était de donner de l’épaisseur à tous les personnages ; toutes les scènes deviennent plus complexes à tourner et fatalement, on prend plus de risques aussi. On voulait un côté plus dur, plus adulte, aller au tréfonds des problèmes de nos personnages et de leur souffrance. On regrettait le côté un peu trop lisse de la première saison qui était dû, notamment, aux problématiques de budget et de tournage. Il y a un parti pris plus radical, même dans l’image qu’on a voulue plus cinématographique avec davantage de clair/obscur et de caméra à l’épaule. »

Cette saison 2 propose une nouvelle enquête policière et la reconstitution du duo de Chloé Muller avec Michael Charlier. « Comme Patrick Stassart, on le retrouve dans un sale état, on va explorer tout cela. Ce qui veut dire qu’on est davantage dans du drame (familial ou personnel) car l’histoire est très focalisée sur ce qui leur arrive. On est moins dans du procédural pur : interrogatoires, enquête, etc. On espère que le public nous suivra dans cette nouvelle direction. »

« Si la série a voyagé jusqu’en Australie c’est parce que le public a eu de l’affection pour ces personnages. On fait le pari de montrer des duos inédits, des nouveaux lieux, des nouveaux enjeux plutôt que de multiplier les rebondissements. On a suivi notre intuition : c’est ce que nous-mêmes, on attendrait d’une saison 2. On a toujours imaginé trois saisons à la base. Mais on sait qu’une saison 2 ne peut qu’être décevante surtout quand une série a eu un succès un peu rapide comme celui-là. On est très lucides par rapport à cette éventualité même si on ne regrette pas nos choix et on espère que grâce aux personnages, on ne décevra pas » confie Martthieu Frances.

Une nouvelle recrue parmi les scénaristes

Nouvelle venue parmi les scénaristes, Chloé Devicq – rencontrée via le comédien Vincent Londez présent dans la saison 1 – a fait ses premières armes dans cette saison 2.
« On l’a intégrée pour qu’elle nous assiste en vue d’écrire la saison 3 mais comme on était déjà débordés, elle s’est lancée dans la bagarre plus vite que prévu en écrivant en grande partie l’épisode 6. C’était bien d’avoir ce regard féminin sur l’histoire même si je ne pense pas forcément qu’il faut être une femme pour écrire un personnage féminin, et réciproquement. Mais elle apporte un autre regard, complémentaire » reconnaît Matthieu Frances.

Entretien: Karin Tshidimba

Projection de 2 nouveaux épisodes tous les jeudis à 19h à l’UGC Toison d’Or (Bruxelles), mise en ligne le vendredi à 12h sur Auvio et diffusion le dimanche à 20h55 sur La Une: le dispositif d’Ennemi Public est en place pour la saison 2.