TV5 Monde coproduit cette série qui rappelle les divers mouvements citoyens actifs en Afrique. Un scénario en huit épisodes disponible sur sa nouvelle plateforme gratuite TV5MondePlus

Janvier 2024. Brillante étudiante en droit à l’université régionale de Tanasanga, Aïcha (France Nancy Goulian) est très investie dans tous les combats de sa faculté et même au-delà. Qu’il s’agisse de réclamer les bourses estudiantines ou de défendre les intérêts des vendeuses du marché-Gare contre les promoteurs immobiliers, la jeune fille répond toujours à l’appel.
Un matin, la professeure de sciences Mariam Shugger (Maïmouna N’Diaye) est arrêtée en plein cours et accusée du meurtre de Diop Bakonza, un riche marchand. Outrée de voir que son professeur de droit et ancien avocat, Moutari Wara (Issaka Sawadogo vu dans la série Maroni produite par Canal+), ne se mobilise pas, Aïcha redouble d’efforts. “A quoi servent les théories sur la citoyenneté si c’est la loi du plus fort qui s’applique ?” lui assène-t-elle excédée.

Un “House of Cards” africain ?

Grogne sociale, corruption des élus locaux, promesses non tenues, alliances et coalitions secrètes au sein du conseil municipal, détournements de fonds, mariage forcé, révolte étudiante, combat pour la justice sociale et pour le multipartisme, activisme politique et mobilisation citoyenne: aucun des grands thèmes qui agitent la société civile africaine de façon récurrente ces dernières années n’est oublié dans la série Wara** coproduite par TV5 Monde.
S’appuyant sur une idée originale de Magagi Issoufou Sani (Fada) – réalisateur nigérien décédé inopinément en août dernier -, le showrunner, Charli Beleteau (C’est la vie) a l’ambition d’en faire “un House of cards à l’africaine” puisque la série sonde les dessous de la conquête du pouvoir dans un pays fictif d’Afrique de l’Ouest.

Un objectif que l’on retrouve dans le soin apporté aux images tournées entre Dakar et Saint-Louis au Sénégal, par les réalisateurs Toumani Sangare et Oumar Diack ainsi qu’au casting, à l’une ou l’autre petite exception près.
Cette série met en scène une Afrique urbaine aux prises avec des problématiques contemporaines, environnementales et sociales qui ne sont pas sans rappeler les revendications des mouvements Balai citoyen, Y’en a marre et d’autres en Afrique centrale et de l’Ouest. Portée par un casting panafricain, la série a été écrite par des scénaristes de Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger et du Sénégal.

Cri du lion et bruits de tambour

“Wara, c’est le cri du lion ! C’est donc un message d’espoir. Nous souhaitons que nos personnages, et en particulier les jeunes, ouvrent une nouvelle voie pour imaginer le monde de demain. Qu’on les laisse s’emparer du pouvoir, pour le réaliser !” souligne Charli Beleteau, le créateur de la série.
Ce thriller politique sur la gouvernance et la participation citoyenne, s’inscrit dans le cadre du projet Bruits de tambours, mis sur pied avec l’Agence française de développement (AFD), afin d’encourager la participation des jeunes et des femmes, “ceux dont les voix sont trop souvent absentes dans la vie publique” en Afrique.
“En 2012 et 2013, déjà, la série (homonyme) de Magagi Issoufou Sani interrogeait diverses problématiques de société comme la question des pratiques traditionnelles, le code de la famille, les violences faites aux femmes, la conscientisation socio-politique de la jeunesse, etc.” rappelle TV5 Monde.

Cette nouvelle série en huit épisodes de 45 minutes, coproduite par le Niger (MJP Productions), le Sénégal (ONG RAES) et la France (Astharté Compagnie), est entièrement disponible sur la nouvelle plateforme gratuite TV5MondePlus.
La série a mobilisé un budget de plus de 1,2 million d’euros, soit 150 000 euros environ par épisode. Dont 60 % des dépenses (prestataires, techniciens, acteurs, etc.) ont été réalisées en Afrique durant les 7 semaines de tournage menées en 2019. La série avait été sélectionnée en mars dernier par le festival Séries Mania dans la catégorie “Panorama International”.

Karin Tshidimba

nb: Wara est aussi diffusée au rythme hebdomadaire sur TV5 Monde en Belgique, France et Suisse, le mardi à 21h et en Afrique, dimanche à 21h.