house-of-cards.jpgHere, we are. Invités au coeur même du pouvoir américain. Accueillis à Washington par Kevin Spacey en personne, qui nous fait faire le tour du propriétaire de la fameuse House of cards***.
Et même si son personnage, Franck Underwood, se décrit comme «le plombier des lieux, chargé de faire évacuer les débris». On ne doute pas un seul instant de ses capacités à faire entendre sa voix en tant que membre actif du Congrès depuis 22 ans…

Même si, pour l’instant, l’homme n’a pas si fière allure. Il doit en effet faire face à une déception d’autant plus grande que lui, d’ordinaire si fin et si rusé, n’a rien vu venir de la trahison orchestrée par son camp: le président Garrett Walker et sa secrétaire générale Linda Vasquez, d’ordinaire si prompts à réclamer son soutien.

Mais s’être fait voler le portefeuille de Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères par l’insipide Michael Kern va lui servir de leçon. Désormais, plus de quartier, la bataille pour le pouvoir est définitivement engagée. Frank Underwood se met à tendre ses filets et à rameuter ses alliés, fomentant un plan qu’on devine déjà machiavélique.

Transposition d’une série anglaise des années 90, qui voyait un homme tout tenter pour devenir Premier ministre, cette nouvelle intrigue installée dans les arcanes de Washington et de la course à la Maison-Blanche, semble promettre le meilleur.
Ecrit par Beau Willimon et notamment réalisé par David Fincher (The Social Network), ce thriller politique et psychologique parvient en effet à insuffler tensions et interrogations dès les premières minutes.

Où le couple formé par Kevin Spacey et Robin Wright (aka son épouse Claire) fait forcément songer au duo vénéneux d’un autre thriller politique: «Boss». Surtout lorsque Robin Wright se penche vers son époux pour lui murmurer à l’oreille: «Cette année sera cruciale pour nous.»

Quant au dispositif narratif qui veut que Franck Underwood s’adresse directement face caméra aux téléspectateurs que nous sommes, il ne fait qu’accroître la connivence et l’implication. Car l’on comprend très vite que les grandes ambitions contrecarrées se révèlent souvent explosives. En référence au château de cartes du titre, on s’attend désormais à suivre chaque manoeuvre, chaque mouvement d’Underwood, sur l’échiquier politique, afin de fragiliser l’édifice représentant le pouvoir de son adversaire: Garret Walker. Travail patient, minutieux, machiavélique même, qui requiert détermination, sens stratégique et soutiens secrets.

house of cards 3.jpgPour sa première série originale, le réseau Netflix, célèbre groupe américain de location en ligne, semble avoir mis la barre très haut, cherchant à prendre la succession de la mémorable «The West wingt» signée par Aaron Sorkin entre 1999 et 2006.
Lancée le 1er février aux Etats-Unis, la série sera disponible sur Be1, chaque jeudi à 20h55, à partir du 14 février dans la case «Direct from US». Une véritable aubaine pour tous les amateurs de bonnes séries. Et une révolution déjà en tant que telle aux Etats-Unis puisque les 13 épisodes de la série ont été mis à la disposition des 33 millions d’abonnés de Netflix en une seule livraison. De quoi complètement bousculer la traditionnelle «chronologie des médias», tout en collant au plus près de la façon dont de nombreux sériephiles dévorent leur série aujourd’hui. L’annonce de cette « innovation » avait fait déjà pas mal de bruit à la rentrée dernière lors du Marché international des programmes audiovisuels (Mipcom) à Cannes. Reste à espérer que certains, de ce côté-ci de l’Atlantique, en prendront de la graine…
Et le trailer? Il était déjà disponible, ici

KT

mise à jour (05/12): Le 14 février 2014, Netflix proposera les 13 nouveaux épisodes de la très noire et très addictive série politique réalisée par David Fincher. Une livraison unique, comme pour la 1e saison, qui ravira les fans les plus impatients de Kevin Spacey et Robin Wright.