Diversité: la fiction rejoindra-t-elle bientôt la réalité ?

Diversité: la fiction rejoindra-t-elle bientôt la réalité ?

Luther Idris Elba.jpgLa victoire de Viola Davis aux Emmy Awards, dimanche soir (cf. note précédente), a relancé le débat sur la diversité à l’écran. Car même de ce côté-ci de l’Atlantique, les écrans apparaissent étonnement masculins et blancs. Un constat mis en avant lors du dernier Festival de la fiction TV à La Rochelle.

«Le cinéma a vraiment compris l’enjeu que représente la diversité avec des acteurs comme Omar Sy, Jamel Debbouze ou Tahar Rahim devenus bankables en France. En revanche, la télévision n’a pas réussi à tirer le maximum de ce potentiel. On ne voit pas de têtes d’affiche comme au cinéma, ni des rôles emblématiques comme celui de Luther campé par Idris Elba en Grande-Bretagne. Qui est un personnage profondément anglais et excentrique. Pourtant on ne manque pas d’acteurs» note Alexandre Michelin qui a présidé la sélection rochelaise.

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The Wire: chef d’oeuvre de David Simon à (re)découvrir

The Wire: chef d’oeuvre de David Simon à (re)découvrir

the wire 4.jpgC’est le Saint Graal de tous les scénaristes, une œuvre riche, ample et complète étudiée aujourd’hui jusque dans les universités.
Une intrigue qui, épisode après épisode, saison après saison, vous entraîne jusqu’au tréfonds, aux entrailles d’une ville déshéritée, au coeur des Etats-Unis. Sans fioritures, ni concession. Loin des figures d’Epinal que sont New York, Los Angeles, Washington ou Miami.

Considérée par beaucoup comme la meilleure série de tous les temps et certainement la meilleure de la dernière décennie, The Wire**** (2002-2008) propose un récit au ton proche du documentaire qui en dit long sur les défis que doivent affronter les sociétés urbaines modernes.
Un projet dont l’idée est née alors que David Simon arpentait les rues de sa ville aux côtés des inspecteurs de la brigade criminelle lorsqu’il était encore journaliste au « Baltimore Sun » et qu’HBO va remettre en lumière le 26 décembre prochain lors d’un marathon aux Etats-Unis.

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Agnieszka Holland: de Burning Bush à House of cards

Agnieszka Holland: de Burning Bush à House of cards

agnieszka holland 2.jpgLa mini-série Burning Bush projetée en présence de sa réalisatrice Agnieszka Holland a été un des beaux moments du Festival Are you Series clos ce dimanche à Bozar.
L’occasion de revivre ce pan d’Histoire qui a vu un étudiant tchèque, en 1968, tenter de s’opposer à la mainmise soviétique sur son pays. Un souvenir fort pour Agnieszka Holland qui était partie étudier à Prague à l’époque.

Trente minutes avant la séance, la réalisatrice a répondu à quelques questions face au public venu en nombre pour découvrir sa mini-série sur grand écran. Vous n’y étiez pas ? Rassurez-vous, on lui a tendu le micro.
Compte-rendu o
ù il est question de The Wire, Treme, The Killing et bientôt d’House of cards

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Treme, le quartier où David Simon s’est enraciné

Treme, le quartier où David Simon s’est enraciné

treme d simon.jpgTreme**** a achevé son parcours aux Etats-Unis aux portes de 2014. Pour ceux qui l’auraient ratée, ou qui l’attendraient, la saison 4 est déjà disponible en DVD.
Quelques mois avant le tournage nous avions eu l’occasion d’en causer avec son créateur l’épatant David Simon. Accompagné de son comparse de longue date, Eric Overmyer.

«Sans l’ouragan Katrina, nous n’aurions jamais pu faire la série Treme. Nous en parlions déjà lorsque nous travaillions sur Homicide. Eric vivait là-bas depuis 1998 et nous aimions tous les deux la ville.» «On s’était dit qu’on devrait faire une série, mais la seule chose sur laquelle on s’était mis d’accord était qu’elle devait parler des musiciens» renchérit son complice de la série The Wire.

Ce qui, aux yeux de David Simon et de son comparse Eric Overmyer, apparaît comme une évidence ne l’est pas pour les studios. Le sujet, à l’époque, ne semble même pas du tout porteur…
«On n’avait jamais eu le courage d’aller le pitcher à Los Angeles. Le problème c’est que si vous ne connaissez pas la Nouvelle-Orléans, c’est très difficile d’expliquer l’atmosphère de la ville et ce dont nous allions parler. Qui va bien au-delà de la tradition du Mardi Gras», explique David Simon.

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Conversation avec David Simon, le pape de la série

Conversation avec David Simon, le pape de la série

Reporters_h_david_simon09.jpgBoule de billard (ou front largement dégarni), cou massif et larges épaules, David Simon en impose dès l’abord. Car, bien sûr, son statut de ponte de la série moderne n’arrange rien à l’affaire: le père de « The Wire », c’est lui !
Rencontré en septembre dernier à l’occasion du lancement de la troisième saison de son irrésistible « Treme », chronique de la Nouvelle-Orléans post-Katrina (cf. note précédente), il était cette semaine à Paris, invité par le Forum des Images, afin de promouvoir la traduction française tant attendue de sa somme littéraire «Baltimore» aux Editions Sonatine (photo Reporters).

Maître conteur nourri à la source du journalisme et du documentaire – il a travaillé durant 13 ans dans la rédaction du «Baltimore Sun» -, David Simon s’est très rapidement frotté aux plaies béantes de sa ville, refusant de détourner les yeux ou, pire, de fuir une cité à la mauvaise réputation, comme tant de gens le lui conseillaient.
Au contraire, dès 1988, il vit le quotidien des inspecteurs de la brigade criminelle afin de mieux comprendre les ressorts de Baltimore, cherchant la vérité dans chaque détail. C’est de cette expérience, au plus près de la violence et de la drogue, qu’il tire ses premiers livres, retranscrits ensuite sur le petit écran.

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