Les petits secrets et grands rouages de Game of Thrones
Il va être très compliqué de ne pas en entendre parler. Si vous détestez Game of Thrones (GoT), mieux vaut délaisser tous vos écrans, journaux, magazines et votre radio durant les 72 prochaines heures (voire plus). À l’approche du grand final de la série dont l’ultime saison démarre ce 14 avril sur HBO, et dans la nuit du 14 au 15 sur Betv, émissions spéciales et suppléments se bousculent.
Raison de plus pour prendre un peu de recul et analyser ce que cette saga, inspirée par les romans de George R.R. Martin, a apporté à l’univers sériel. Un livre, véritable somme sur le sujet, nous sert de guide: Game of Thrones décodé signé par Ava Cahen
Les femmes, ce sont les séries qui en parlent le mieux
Depuis octobre 2017 et l’éclatement de l’affaire Weinstein, «les femmes sont décidées à prendre le pouvoir et à s’organiser.» Pointant la fin des archétypes et des stéréotypes, interrogeant les représentations renouvelées, Iris Brey suit le mouvement en cours dans la société et les médias.
Le temps est enfin venu de changer les règles du jeu à Hollywood, note-t-elle. «Une transition difficilement imaginable sans une forme de violence. Et les séries se chargent de mettre en scène cette violence» écrit-elle en introduction de son livre Sex and the series revenu en version augmentée, après une première édition en 2016. Un ouvrage qui mérite de s’allonger sous le sapin.
Entrer dans les coulisses du Bureau des légendes
C’est le livre que tout adolescent (ou adulte) aurait rêvé de lire à l’heure où il découvrait ses premiers James Bond et autres Mission Impossible. Un manuel bourré d’infos de première main et de conseils concrets écrits par l’historien de l’espionnage (métier de rêve, lui aussi) Bruno Fuligni: Le Bureau des Légendes décrypté, paru aux Editions L’Iconoclaste.
Tous ces secrets féminins enfin explorés dans les séries
Qui a dit que regarder des séries était une activité passive ?
Féministes, activistes, engagées, de plus en plus de séries ne se contentent plus de coller à la réalité, elles s’en emparent pour la défendre, la revendiquer ou la modeler à leur image. A travers leurs personnages, ce sont les normes de notre société qui sont questionnées et les mentalités qui sont appelées à changer.
Si sexe et violence sont deux ingrédients quasiment incontournables des séries d’aujourd’hui, certaines scènes ne se veulent pas gratuites ou « décoratives ». Dans le cas des ébats, elles luttent même contre l’ignorance dans laquelle la société tient la majorité des individus concernant les spécificités du sexe féminin. Rappelant à quel point le discours sur ce sujet est hétéronormé et surtout étroitement encadré par les notions de bienséance et de patriarcat.
Passant outre tout ce qui « ne se dit pas » ou « ne se fait pas », Iris Brey, spécialiste des questions de genre au cinéma et dans les séries, détaille dans son ouvrage justement intitulé «Sex and the series» les nombreuses avancées sur le sujet permises par la fiction et soulignées dans des études féministes, américaines pour la plupart. Qu’il s’agisse de relations majoritaires (considérées dès lors comme licites) ou pas. Elle démontre à quel point les séries permettent, aussi, de combattre l’ignorance et les préjugés.
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