Parmi les séries à ne pas rater cette semaine présentées dans le cadre du festival Are You Series ? figurent deux productions italiennes: Il Miracolo et L’amica Geniale (My brilliant friend à l’international).
Dix millions de lecteurs ont suivi les mésaventures de L’Amie prodigieuse*** véritable saga littéraire imaginée par la mystérieuse Elena Ferrante. Publié dès 2011, le roman a été traduit en 42 langues. Avec l’adaptation du premier des quatre volumes en télévision, il y a fort à parier qu’un nouveau contingent de fans se rue dans les librairies pour commander les suivants.

La diffusion de la série, entamée fin novembre sur HBO et la Rai, est accompagnée, à raison, d’échos flatteurs et de critiques enthousiastes, touchés par la réalisation élégante de Saverio Costanzo, l’adaptation fidèle signée par Francesco Piccolo et Laura Paolucci (en collaboration avec l’auteure) et le charisme des jeunes actrices (enfants puis adolescentes).

La série a bénéficié d’une jolie rampe de lancement en étant présentée lors de la Mostra de Venise à la rentrée. En Italie, elle a été suivie par 7 millions de curieux soit 30% du public présent. Un succès qui semble de bon augure pour la suite puisque les 8 épisodes initiaux devraient être rapidement rejoints par trois nouvelles saisons, portant la série à 32 épisodes au total, en cas de succès. Les droits de la série ont été vendus dans 56 pays.

Dans sa première saison, L’Amie prodigieuse nous plonge dans le quotidien d’un quartier pauvre de Naples, dans les années 50. On y suit deux fillettes que tout oppose mais qui sont irrésistiblement attirées l’une par l’autre jusqu’à devenir inséparables, dans les succès comme les bêtises. Une enfance sur fond de précarité, passée dans l’ombre de la mafia et du communisme. La première saison nous permet de suivre le parcours d’Elena (Lenù) Greco (à gauche) et Rafaella (Lila) Cerullo (à droite) jusqu’à l’adolescence. Où l’on perçoit très vite que la caractère bien trempé de Lila sera mis à rude épreuve par de nombreux coups du sort tandis qu’Elena peine à profiter seule des opportunités qui lui sont offertes.

Si la narration demeure assez classique, la poésie de l’image et la justesse de l’interprétation (où se mêlent fascination, rivalité, amitié profonde et quasi dépendance) porte ce récit profondément humain et plein de tendresse. L’histoire, racontée par Elena, devenue adulte, est celle d’une Italie laborieuse et modeste, forcément absente des livres d’Histoire. Elle est aussi, surtout, le récit d’émancipation d’une jeune femme qui sait ce qu’elle veut.

Avec un tournage à Naples, en napolitain, une réalisation et un casting entièrement italiens, HBO a joué la carte de l’authenticité. Bien lui en a pris, visiblement, à en juger par les échos du public, en Italie et ailleurs. La chaîne vient de renouveler la série pour une saison 2.

Les deux premiers épisodes de la saison 1 seront projetés à Bozar, dimanche 16/12 à 17h. Réservations à faire sur le site.

La série sera proposée en marathon le 23 décembre à partir de 15h sur Be Séries et tous les épisodes seront disponibles sur Be à la demande.

Karin Tshidimba