peter kosminsky.jpgLe formidable « Warriors – L’impossible mission » (1999) où il démonte l’engrenage dans lequel se trouve pris un bataillon britannique, engagé en Bosnie sous l’égide des Nations unies, c’était lui.
The Project « Les années Tony Blair » (2002), chronique de l’accession au pouvoir du nouveau parti travailliste en Grande-Bretagne, lui aussi.
L’affaire David Kelly (2005) sur le suicide de cet expert en armement nucléaire et l’implication du gouvernement britannique dans la guerre en Irak, lui encore.
The Promise « Le serment » (2011), plongée au cœur du conflit israélo-palestinien 
à travers le destin de soldats britanniques stationnés 
en Palestine, lui toujours.

En 2015, riche de toutes ces expériences, Peter Kosminsky (photo) se penche, avec Wolf Hall***, sur l’Histoire des Tudor, lignée cruciale dans l’histoire de la monarchie britannique. Un récit en six épisodes à découvrir dès ce jeudi à 20h55 sur Arte.

En explorant la filmographie de Peter Kosminsky, on est tenté de se demander pourquoi elle traite de tant de conflits ? Mais sachant que l’homme a entamé son parcours à la BBC dans les coulisses des grandes guerres de l’époque – Malouines et Cambodge – avant de s’orienter vers la fiction au début des années 90, on comprend mieux ce qui le motive.

peter kosminsky wolf hall.jpg«Ce qui m’intéresse, c’est de faire des films sur des gens ordinaires qui sont placés dans des situations extraordinaires. La guerre est vraiment le terrain le plus extraordinaire pour ce genre de cheminement personnel» explique-t-il le plus simplement du monde.

Sa technique? Partir des faits, pour trouver au terme d’une longue documentation et d’une enquête approfondie, le fil rouge de la narration, les anecdotes qui nourrissent le scénario. Même s’il recrée la réalité, « les faits relatés sont exacts, le diagnostic implacable. » Un cachet, unique, mêlant force et authenticité, qui s’inscrit dans la grande tradition du cinéma réaliste britannique.

Peter Kosminsky y traite d’un monde idéal qui, le plus souvent, « se fracasse contre le pouvoir », note-t-il dans une moue. Pour le documentariste engagé qu’il a longtemps été, « la fiction est devenue le meilleur moment de toucher un large public, de faire réfléchir l’opinion publique sur des questions difficiles. »

peter kosminsky wolf hall 2.jpgAlors lorsque Mark Rylance – avec lequel il a déjà travaillé sur l’affaire David Kelly – lui parle de Wolf hall, la trilogie d’Hilary Mantel, il se laisse séduire, jurant que l’adaptation que Peter Straughan en a tirée est le « meilleur scénario qu’il ait jamais lu ».
De quoi pousser ce documentariste dans l’âme, amoureux de l’Histoire contemporaine, sur les routes de sa première fiction en costumes afin de dévoiler le destin extraordinaire de Thomas Cromwell (Mark Rylance, photo), le fils de forgeron devenu premier conseiller du cruel roi Henry VIII (Damian Lewis).

Une saga produite par la BBC, travail récompensé du titre de meilleure mini-série, dimanche dernier, lors de la 73e cérémonie des Golden Globes à Los Angeles.

KT