Downton Abbey, Sherlock, Doctor Who ou le gang des damnés Peaky Blinders : autant d’univers made in Britain qui peuplent aujourd’hui un imaginaire international. Ces succès font d’autant plus d’envieux qu’avec peu de moyens (en comparaison avec les budgets hollywoodiens) et un nombre d’épisodes limité (6 ou 8, le plus souvent, par saison) la fiction britannique parvient à imposer ses standards de qualité dans tous les genres.
Vendredi, l’équipe de Série Series recevait ses pairs à l’ambassade de Grande-Bretagne à Paris, afin de célébrer la créativité britannique et de promouvoir les échanges entre scénaristes et producteurs, de part et d’autre de la Manche. Comme un joli pied de nez aux lancinantes discussions en cours sur le Brexit, le festival organisé par « ceux qui font les séries » est bien décidé à continuer à mettre en valeur leur travail au sein de son « forum sans frontières ».
Séries en cours de production
Outre son festival européen du début de l’été à Fontainebleau, Série Series organise deux fois par an des événements « Hors les murs » au cours desquels la créativité d’un pays en particulier est mise en lumière. Le 1er février dernier, c’était donc au tour de la Grande-Bretagne de venir présenter ses créations en cours de production. À charge pour les Français de leur rendre la politesse d’ici à la fin de l’année.
Le but est bien sûr, au-delà de l’émulation, des études de cas et des masterclasses de créateurs en vue, d’encourager la collaboration entre les nations invitées, comme ce fut le cas dans le passé avec les séries The Tunnel ou The Missing, coproduite par Canal+ et tournée en partie en France pour la première ; coproduite par la RTBF et tournée partiellement en Belgique pour la seconde.
Parmi les créateurs invités figurait Jed Mercurio, père multiprimé des séries Bodyguard et Line of Duty qui est revenu sur son travail en collaboration avec la BBC et ITV (nous en reparlerons). Autant de succès qui pourraient inspirer des adaptations, comme ce fut le cas avec The Fall (devenue Insoupçonnable sur TF1), Dr Foster (devenue Infidèle sur TF1) ou Accused (devenue Accusé , à revoir dès 22 h 35 sur La Une).
Témoignant d’un sens aigu de l’observation et d’une grande justesse dans la définition de ses personnages, la fiction britannique s’empare souvent avec finesse et pugnacité de son actualité la plus âpre : drames familiaux, faillites et conflits sociaux, guerre des services de police, malversations, menaces terroristes… La réalité dépeinte est tout sauf lisse. Et si elle choisit de coller aux basques du réel, c’est pour mieux l’ausculter.
Réel en tête
La preuve avec deux projets en cours de production : Deep Water, projet créé par Anna Wilson pour ITV (photo du haut). Adaptée des romans de Paula Daly, la série suit un trio d’amies affrontant un tournant crucial dans leurs vies privées et professionnelles. Tandis que Dark Money – créée par Levi David Addai pour la BBC – suit le périple d’une famille qui pense trouver la paix après un drame en s’évitant la mauvaise publicité d’un procès et en acceptant un arrangement « à l’amiable » (photo du bas).
Karin Tshidimba, à Paris
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