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Un père devenu alcoolique (James Nesbitt), un flic à la retraite (Tchéky Karyo), une jeune policière pleine de sollicitude (Emilie Dequenne), une mère endeuillée à jamais (Frances O’Connor), un journaliste arrogant et sans scrupule, un policier ripou, un entrepreneur véreux, un délinquant sexuel, une petite ville désertée : huit ans après les faits, la réouverture de l’enquête sur la disparition du petit Oliver Hughes ravive de nombreuses plaies mal cicatrisées et tire de l’oubli de nombreuses personnes qui auraient préféré y rester.

En découvrant, hier soir sur La Une, l’histoire de ce couple anglais dont l’enfant a été enlevé, on songe forcément à l’affaire Maddie MacCann ou à la série Broadchurch*** au succès récent. Pourtant l’histoire de The Missing** bâtie selon deux lignes du temps – la première enquête en 2006 et la seconde rouverte en 2014 – a une tonalité très personnelle.

the missing 10.jpgCette enquête longue et difficile a bouleversé la vie de nombreux individus, en raison de ses zones d’ombre et de ses dérapages. Personne, à commencer par Tony et Emily Hughes, les parents du petit Oliver, n’a pu oublier les choses qui ont été dites, tues, déterrées ou détournées durant ces longues semaines d’angoisse. En vain. Et chaque fois que l’enquête a semblé rebondir, leur cœur s’est remis à battre plus vite, à se fêler puis à saigner à nouveau. Par leurs réactions divergentes – l’obsession pour Tony, l’abandon pour Emily -, ils se sont peu à peu éloignés l’un de l’autre. C’est aussi l’autopsie de leur relation que cette enquête réalise face à nous. James Nesbitt est littéralement habité par son rôle tandis que la sensibilité de Frances O’Connor affleure dans chaque plan.

« Je me suis impliqué dans ce projet parce que chaque personnage doit y affronter son destin, explique l’acteur Tchéky Karyo. Et j’aimais la façon dont les scénaristes dépeignaient la réaction de chacun face au drame de l’enlèvement : l’obsession du père, le désir de la mère de parvenir à dépasser cette terrible épreuve, la ténacité du flic français… J’aimais aussi la façon parfois abrupte et très authentique de filmer de Tom Shankland. »

the missing 11.jpgUn rôle qui a aussi permis à l’acteur de rompre avec ses habitudes. « J’ai joué beaucoup de rôles ancrés dans l’action ou des bad guys. Ça m’a plu de pouvoir camper un homme posé, plein de silence et de sagesse. Et puis, il y a cette attention portée à la culture française que l’on sent dans cette production pourtant internationale. »

« Julien Baptiste sait que les chances de découvrir la vérité sont minces et qu’il faudra du temps et beaucoup de patience, mais il décide d’être la personne qui tend la main aux parents en raison de sa propre obsession pour la vérité et de sa sympathie pour le père. »

Vu le succès de la série à l’international, une saison 2 est d’ailleurs prévue dans laquelle Julien Baptiste sera de retour.
« Il sera un lien entre les deux saisons, on pourrait retrouver certains personnages de la saison 1, mais on ne peut pas en dire trop pour l’instant. Au début, je ne voulais pas m’engager pour trop longtemps, reconnaît Tchéky Karyo, mais le tournage s’est tellement bien passé et les relations avec les scénaristes étaient si bonnes que j’ai accepté très rapidement de rempiler. »

KT, à Monte-Carlo

nb: Cette série (et notamment son important casting belge) avait déjà été présentée ici

L’interview de James Nesbitt & le trailer de la série ont été proposés

Episodes 3 & 4, mardi prochain (08/09) vers 22h