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Série Series 2017.jpgCe vendredi soir s’est achevé à Fontainebleau la 6e édition du Festival Série Series, une édition qui a su créer la surprise, notamment grâce aux annonces qui y ont été faites. L’une d’elles concerne une extension un peu inattendue du Festival qui va s’exporter l’an prochain au Burkina Faso pour créer des liens entre créateurs africains et européens.

On le sait, l’Afrique est un continent riche en récits et qui a développé depuis de nombreuses années l’art des séries. C’est particulièrement vrai en Afrique de l’Ouest où la créativité de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Burkina Faso dépassent largement leurs frontières – comme on peut s’en rendre compte notamment via TV5 Monde -, attirant les regards du sous-continent où brillent aussi les séries sud-américaines et les soaps brésiliens.

Malgré sa richesse dans le domaine, le continent africain n’avait, jusqu’ici, jamais accueilli de festival de séries. Grâce au partenariat noué avec Fontainebleau, cet oubli sera bientôt réparé…

L’objectif de cette nouvelle manifestation est de soutenir la professionnalisation du secteur et de lui permettre de rivaliser avec la création cinématographique, plus onéreuse, qui a permis à des pays comme l’Afrique du Sud ou le Nigeria (surnommé « Nollywood ») de s’imposer aux yeux du reste du monde.

Une fenêtre sur la production africaine

Guyane 4.jpg«L’idée a émergé l’année dernière ici même à Fontainebleau durant le festival, explique Marie Barraco, déléguée générale de Série Series. Depuis plusieurs années, on envisageait de présenter des séries africaines mais on n’a jamais trouvé le bon moyen de le faire ou la bonne idée et on repoussait d’année en année cette fenêtre ouverte sur l’Afrique. L’année dernière, à l’occasion de la venue d’Issaka Sawadogo pour la série Guyane de Canal+ (photo), on avait évoqué avec lui cette question et notre volonté de lier les séries africaines à Série Series. Comme Issaka Sawadogo est extrêmement actif au Burkina Faso avec des lancements de formations, etc. il nous a suggéré de développer un Série Series au Burkina en liaison avec ses bureaux et en complémentarité avec le Fespaco (Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou, NdlR). D’autant qu’Issaka avait déjà développé un événement l’an dernier au Fespaco en lien avec les acteurs car Issaka Swadogo est également comédien – en plus d’être producteur, réalisateur et auteur. Suite à ses discussions avec le ministère de la Culture burkinabé, les choses se sont mises en place petit à petit. Ils nous ont contactés pour savoir si l’idée était sérieuse et comme elle l’était, nous avons avancé. »

Contrairement à Série Series qui a lieu du mercredi 28 au vendredi 30 juin, le Série Series africain aurait lieu durant huit à dix jours. « La formule serait la même qu’ici à Fontainebleau : des études de cas et des sessions qui vont permettre les partages d’expérience entre professionnels du territoire africain. Il n’y aura pas que des séries africaines, l’idée est vraiment de créer un mélange entre professionnels européens et africains afin de créer des connexions et leur permettre de partager leurs expériences respectives. »

Dix jours de rencontres en février à Ouagadougou

Fespaco.jpgReste l’épineuse question du calendrier de la manifestation puisqu’on sait qu’avec quatre festivals français annoncés (Cannes Séries et Séries Mania en avril, Série Series en juin et le festival de Lille des Séries à une date non encore précisée), l’agenda des professionnels où s’inscrit aussi le Festival de Monte-Carlo est de plus en plus chargé.

Le Festival de séries de Ouagadougou aurait lieu en février, comme le Fespaco. « Les dates de Fontainebleau pourraient être amenées à évoluer en fonction du calendrier des autres manifestations dont le nouveau festival de Lille auquel l’équipe de Série Series est liée. Nous allons travailler en concertation et en complémentarité avec eux » souligne Marie Barraco.

Dernière précision : contrairement au Fespaco qui a lieu un an sur deux, le rendrez-vous Série Series de Ouaga aura lieu chaque année. « L’idée est de créer des ponts avec le Fespaco qui rayonne depuis de nombreuses années et est bien implanté à Ouagadougou. C’est la partie qu’Issaka Sawadogo prend en charge : la collaboration sur place avec les structures et manifestations existantes. Et nous, on apporte notre savoir-faire et notre réseau » précise Marie Barraco.

Entretien: Karin Tshidimba