sherlock-2.jpgPour le plaisir ou, juste, pour tromper l’attente de la saison 3 (cf. note précédente), petit rappel de la saison 2, diffusée en mars dernier sur France 4. Soit trois épisodes, de 90 minutes chacun, dont la bande annonce, ci-dessous, offre un aperçu.

La saison 1 de Sherlock*** nous avait permis de découvrir un Holmes puissance 10 : vif et bondissant, accro aux patchs de nicotine, aux SMS et aux smartphones. Brillant relecteur des classiques britanniques (« Jekyll », c’était lui déjà) Steven Moffat, et son complice Mark Gatiss, s’en étaient donné à cœur joie, torpillant le mythe créé par Conan Doyle pour mieux le relancer. Car la psyché de Holmes n’avait, elle, pas varié d’un iota. Toujours aussi misanthrope et imbu de lui-même, Sherlock restait délicieusement horripilant.
Propulsé en plein XXIe siècle, dopé aux nouvelles technologies et aux avancées de la science, le fameux détective est même devenu un « phénomène du Net » en raison du succès du blog de son acolyte, John Watson. Mais tout ceci ne l’a pas empêché d’échouer face à son plus grand ennemi : Jim Moriarty.

Au moment où s’ouvre cette saison 2, diffusée en janvier dernier sur la BBC, on songe au « Parfum de la dame en noir » pour rester dans la sphère littéraire. Même s’il est davantage question de clichés compromettants que de parfum suave dans cette affaire dissimulée sous une cohorte de chiffres et de codes hermétiques; du moins en apparence.
Sherlock fait en effet la connaissance de « Dominatrix », une maîtresse-femme au physique troublant qui fait d’ailleurs trembler la couronne. Personnage à la sexualité trouble, Holmes résistera-t-il à son charme vénéneux ?

 

Dans cet épisode, deux surprises de taille attendent le fan : avec un personnage tellement énigmatique que Sherlock lui-même ne parvient à lire ni son visage, ni aucune de ses attitudes, et une rencontre qui trahit, surtout, les premières failles du génie réputé « insensible » de Baker Street. Grâce à la confrontation avec Watson (formidable Martin Freeman), le duo gagne encore en épaisseur et en complexité dans un épisode drôle, grinçant et enlevé.
Comme à son habitude, cette nouvelle enquête déploie, durant 90 minutes, le charme de son univers, plan après plan, avec une classe folle et des dialogues ciselés. Confirmant tout le bien que l’on pensait d’elle dès la première saison.

N’en déplaise aux jaloux, « Sherlock » a plus que de beaux restes : il continue à séduire avec ses intrigues riches et tordues à souhait, et ses acteurs d’exception, l’impressionnant Benedict Cumberbatch en tête.
KT
Sherlock.
Drame fantastique de Steven Moffat et Mark Gatiss, avec Benedict Cumberbatch et Martin Freeman. Diffuseur: BBC One. 6 épisodes (90 minutes) + 3 en production. Début: juillet 2010.
(publié le 21.03.2012)