S’achemine-t-on vers la fin du deuxième plus long mouvement de grève de l’histoire d’Hollywood ? C’est en tout cas, ce que laissaient entendre diverses sources ce dimanche, alors que la paralysie d’Hollywood venait de franchir le cap des 145 jours.

Le mouvement, né le 2 mai, de la colère des scénaristes face à leurs rémunérations en chute libre malgré l’essor incroyable des plateformes à travers le globe, était également soutenu par les acteurs et actrices mettant à l’arrêt plateaux de tournage et studios de (post)production. Aux revendications concernant les rémunérations directes et indirectes des interprètes se sont ajoutées les craintes concernant le recours à l’Intelligence artificielle (IA) susceptible de mettre au chômage de nombreux intervenants tout au long de la chaîne de production : comédiens, doubleurs, cascadeurs, techniciens, responsables des effets spéciaux, etc.

Durant ce week-end, les négociations ont passé un cap important laissant augurer d’une possible sortie de crise à Hollywood entre scénaristes et studios. Selon la presse américaine, les négociateurs des scénaristes, pour la Writers Guild of America (WGA) qui compte 11000 membres, et des studios et plateforme de streaming, l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), approchent en effet d’un possible consensus. Le site The Wrap estimait ainsi qu’un accord « pourrait être dégagé dimanche soir, portant sur l’établissement d’un nouveau contrat ».

Pour rappel, en 2007, plus de 12 000 scénaristes s’étaient mis en grève et de nombreuses séries avaient vu leurs saisons être raccourcies. Le mouvement avait duré 100 jours et coûté 2 milliards au secteur. Seul un précédent mouvement de grève en 1988 s’était révélé plus long (153 jours) mais pas forcément plus pénalisant pour les studios, même avec 9 000 membres de la WGA concernés. On parlait alors d’une perte estimée à 150 millions de dollars. La comptabilité des sommes perdues en 2023 ne fait, elle, que commencer…

Karin Tshidimba