La carrière de la jeune femme, qui tient l’un des rôles principaux dans la série Life, est une belle démonstration de détermination et d’ouverture d’horizons typiquement britannique.

Melissa Johns est née sans avant-bras du côté droit. Cette différence, ce « handicap visible », n’empêche pas la souriante jeune femme blonde de faire une jolie carrière devant les caméras du Royaume-Uni. Découverte dans la série Doctors en 2013, elle a ensuite intégré l’équipe de la mini-série The Interceptor en 2015 et l’équipe du fameux feuilleton historique Coronation Street de 2017 à 2019 dans le costume d’Imogen Pascoe. Surtout connue aujourd’hui pour son rôle dans la mini-série Life, imaginée par Mike Bartlett, la comédienne a intégré depuis l’équipe de la série Grantchester en tant que Miss Scott.

La jeune femme, née à Ledbury dans le Herefordshire, a déjà remporté de nombreux prix au cours de sa carrière développée tant en radio qu’en télévision ou sur les planches. Un parcours inspirant entièrement bâti sur son talent mais aussi facilité par la réelle ouverture dont témoigne la société britannique à l’égard de toutes ses composantes. Si l’on loue souvent la diversité ethnique à l’œuvre sur les écrans britanniques, on constate que le handicap, sous toutes ses formes, ne fait pas peur aux scénaristes et aux réalisateurs de la fière Albion. Et est bien davantage présent à l’antenne que dans nos contrées. Le choix de Melissa Johns, à la fois actrice et activiste des droits des personnes handicapées, est d’ailleurs éclairant.

En 2018, face au hackage de son téléphone ayant entraîné le partage de photos intimes, la comédienne a fait front et est sortie de son silence pour dénoncer le body shaming, les tabous et le fétichisme dont font l’objet certaines personnes handicapées. Un épisode de sa vie à l’origine de la création de la fiction In my own skin coécrite avec Debbie Oates pour BBC4.

Dans la série Life (photo ci-dessus), les difficultés liées au handicap de Melissa, notamment en lien avec son rôle de future mère, sont au cœur de l’intrigue ainsi que les lourdeurs administratives auxquelles son personnage Hannah Taylor est confrontée. Cette adéquation entre fiction et réalité est l’un des gages du succès de la série et l’une des nombreuses raisons qui expliquent la grande justesse de la fiction britannique.

Karin Tshidimba