L’imprévisible a placé trois femmes devant des choix de vie inattendus et cornéliens. Quelle route choisir quand la « vie parfaite » qu’on avait imaginée se dérobe soudain sous vos pieds ? Une série espagnole pleine de rires (et quelques larmes) à découvrir sur Auvio dès ce mercredi à 12h.

Maria était sur le point d’accomplir son rêve : acheter un appartement et se marier. Au dernier moment, son fiancé s’est envolé et le rêve s’est écroulé. Accusée par son ex d’être « beaucoup trop rigide », elle décide de se lâcher. Mais sous l’effet des psychotropes, elle batifole avec un inconnu et tombe enceinte.

Parcours tout tracé et envies qui viennent bousculer les vies : Maria, Esther et Cristina, trois trentenaires aux parcours et aux caractères contrastés, sont soudainement propulsées en plein doute existentiel. Résumée ainsi, la trame de Vida Perfecta*** pourrait ne pas sembler originale mais l’interprétation, touchante et décomplexée, des trois actrices les rend éminemment sympathiques et donne envie de savoir ce qui va leur arriver.

Portée par un trio de comédiennes impétueuses, la série espagnole Perfect Life (Dejate Llevar en VO espagnole) a remporté en avril 2019 le prix de la meilleure série lors de la deuxième édition du Festival CanneSeries. Récompense à laquelle s’est ajouté un prix d’interprétation conjoint pour Leticia Dolera, Celia Freijeiro et Aixa Villagran.

Cette série Movistar aborde la question du bonheur, de l’insatisfaction, de la normalité et des aspirations que l’on peut tous avoir dans sa vie personnelle ou professionnelle. Elle évoque aussi la question des choix qu’on pose, ou pas, et la façon dont on accepte les imprévus. Mise face à une situation inattendue, Maria doit se réinventer et découvre à quel point le soutien de sa sœur Esther et de sa meilleure amie, Cristina, est précieux. Chacune tente d’être de bons conseils tout en affrontant ses propres tourments.

Une écriture pleine de finesse

Qu’est-ce qu’être une bonne mère, une bonne amie, une sœur aimante ? Ces questions rendent Vida Perfecta aussi riche que touchante, bluffante aussi par sa capacité à se maintenir sur le fil de l’empathie et de l’ouverture d’esprit.

Leticia Dolera, créatrice et personnage principal (Maria) de la série, réussit à proposer un récit drôle, touchant et grave comme une artiste cherchant à marier toutes les couleurs de sa palette. À la finesse d’écriture répond la qualité de l’interprétation. Les huit épisodes cultivent l’émotion et donnent la pêche sur des thèmes délicats : diversité, normes et handicap. Un joli tour de force, réalisé par des comédiens formidables, dont Enric Auquer qui campe Gari, le si touchant jardinier.

Karin Tshidimba