Pour ceux qui ne se sont pas rués sur la version originale, diffusée au printemps dernier en Grande-Bretagne, le rendez-vous au pied des falaises de Broadchurch** est fixé ce lundi 23 octobre dès 20h55 sur France 2.

La troisième saison des enquêtes du capitaine Hardy (David Tennant) et du lieutenant Miller (Olivia Colman), alias le bougon efflanqué et la petite bonne femme débonnaire, reprend deux ans après le procès du meurtrier présumé de Danny Latimer, relaté lors de la saison 2.

Le premier plaisir offert par la série écrite par Chris Chibnall, est celui de renouer avec ce duo d’enquêteurs hors pair, oscillant entre professionnalisme extrême et humanité rassurante.

Trois ans après le décès de Danny, la population de Broadchurch semble être passée à autre chose mais cette tranquillité explose en plein vol lorsqu’éclate l’affaire Trish Winterman.

Tout commence lorsqu’une quinquagénaire sans histoires, Patricia Winterman, vient porter plainte au commissariat et révèle avoir été violemment agressée et même violée au cours de la soirée d’anniversaire de l’une des ses amies.
Les inspecteurs Hardy et Miller se mettent immédiatement en quête de l’agresseur, pressentant qu’il pourrait ne pas en être à son coup d’essai.
L’enquête est d’autant plus déstabilisante que les pistes dont ils disposent sont minces, jetant l’ombre du soupçon sur un nombre important d’habitants de la localité. Une situation d’autant plus délicate à vivre pour les deux policiers que chacun d’eux s’interroge sur son avenir dans la cité.

Chape de plomb et loi du silence

Au cours des huit épisodes de la saison 3, la police est amenée à découvrir de nouvelles turpitudes au sein du petit microcosme de cette cité balnéaire au décor enchanteur, déjà endeuillée par un odieux crime d’enfant, révélé lors de la saison 1. Face à ce nouveau traumatisme, chacun est appelé à se repositionner et les personnalités se révèlent.
Déjouant les préjugés et les a priori, cette affaire d’agression sexuelle offre un écho étonnant et sensible à l’actualité du moment aux Etats-Unis, secouée par l’affaire Weinstein et les violences ou humiliations dénoncées par de trop nombreuses femmes au quotidien. Car comme le rappelle cette saison 3, le viol est un crime aux répercussions multiples, malgré la chape de plomb et la loi du sielnce qui, trop souvent, s’imposent aux victimes et à leurs proches. A ce titre, ce type d’agression particulièremet sordide ne devrait jamais être traité autrement qu’avec la plus grande rigueur et la plus grande délicatesse.

Maîtrisant comme toujours les révélations et le suspense présents au coeur de son récit, le scénariste Chris Chibnall l’a toutefois assuré : Broadchurch ne connaîtra pas de saison 4. C’est l’une des raisons qui expliquent sans doute la fidélité extrême de son public : 8,7 millions de téléspectateurs étaient rassemblés, lundi 17 avril, devant le final de la série sur ITV, soit 36,4% de l’audience globale en Grande-Bretagne. France 2 n’en attend pas moins de son propre public.

KT