your honor 2.jpgUn point commun relie certaines des âmes perdues croisées au Festival Séries Mania durant une semaine : ce sont les tourments qui s’y déploient, happant des pères et des mères mis en difficultés par leur progéniture.

Au rayon des âmes perdues, voire déchues croisées à Paris, erre une figure bien connue de la société traditionnelle : celle du juge intègre. C’est du moins ce que l’on pouvait penser de Micha Alkoby avant que son fils ne renverse un motard et ne commette un délit de fuite. Découvrant l’identité du motard accidenté, le juge Alkoby, en lice pour un nouveau poste, va être amené à prendre une série de décisions qui pourraient s’avérer catastrophiques pour la suite de sa carrière.
Signée Shlomo Mashiach et Ron Ninio, Your honor, série israélienne en 12 épisodes, se déroule à la façon d’un thriller, un sombre engrenage qui ne l’empêche toutefois pas de se pencher sur les maux dont souffrent ses personnages. Saluant sa « façon d’explorer la profondeur de l’âme humaine », Your Honor a été couronnée du Grand prix du jury (cf. le palmarès de Séries Mania saison 8).

Elle ouvre la voie à trois autres séries frappées du même syndrome…

Une jeunesse meurtrière

La trame de Born to kill fait forcément froid dans le dos puisqu’elle s’attache à dépeindre les premiers dérapages d’un adolescent aussi glaçant que perturbé, en proie à des accès de rage et à des pulsions meurtrières.


Jeune homme apparemment sans histoire, quoique très solitaire, Sam (à gauche sur la photo) aime rôder dans l’hôpital où travaille sa mère et où il fait la lecture à des personnes âgées. Mais cette façade très respectable peine de plus en plus à cacher ses tourments et ce besoin viscéral qu’il éprouve de tout contrôler, d’être reconnu et d’affirmer son charisme.
Dans ce rôle très « borderline », le tout jeune Jack Rowan fait preuve d’une maîtrise bluffante et réellement inquiétante. Décrivant l’adolescence d’un (futur) sociopathe, voilà une série perturbante comme seuls les Britanniques semblent être capables d’en écrire et comme Channel 4 les aime. Cette mini-série en 4 épisodes a été lancée le jeudi 20 avril en Grande-Bretagne.

 

Lorsqu’elle a découvert que son fils vendait de la drogue, Hannah, policière d’élite, n’a pas fait dans le détail : elle a fait en sorte qu’il soit arrêté et envoyé en prison. Sa vie bascule une deuxième fois lorsque son collègue et amant, Sven, disparaît un matin, visiblement victime d’un kidnapping.

before we die.jpgFragilisée, Hanna ne peut se tourner vers son fils qui refuse de renouer avec elle à sa sortie de prison. D’autant qu’un doute la taraude : a-t-il vraiment mis un terme à ses activités criminelles ? Développée par Niklas Rockström pour la télévision suédoise (SVT), Before we die est une série en 10 épisodes qui promet de multiples rebondissements. On n’est pas dans l’atmosphère sombre du thriller psychologique Bron même si les premiers épisodes de la série permettent de se frotter à quelques esprits bien torturés.

Un château de cartes

seven types of ambiguity.jpgEnfin, on ne résiste pas au plaisir de vous parler de Seven types of ambiguity car la série australienne a les mêmes concepteurs que la célèbre The Slap (La gifle) et a d’ailleurs adopté la même structure narrative. Soit sept épisodes qui permettent de découvrir cette histoire de kidnapping mystérieux selon le point de vue des différents protagonistes de l’affaire. A commencer par le père de Sam, homme d’affaires très sûr de lui qui voit soudain son monde s’effondrer lorsque son fils disparaît à la sortie de l’école.

De fil en aiguille, l’enquête révèle des mensonges et des omissions dans le récit du père comme de la mère de Sam, de quoi introduire le doute au coeur de ce couple apparemment sans histoire.
Accordant une attention particulière à la psychologie de ses personnages et un soin tout particulier à la description de leurs faits et gestes, cette série en 6 épisodes s’annonce comme une énigme addictive et passionnante à décrypter. Si le petit Sam n’a rien à se reprocher, c’est sa disparition qui va faire vaciller le château de cartes bâti par les adultes qui l’entourent.

KT, à Paris

nb: Vous êtes en panne d’idées ou de découvertes à planifier ?
Ces quatre séries s’ajoutent aux 3 séries belges présentées en compétition
(Tytgat chocolat, 13 commandements et La Théorie du Y),
à la nouvelle création d’Adam Price Ride upon the storm et à la saison 3 de The leftovers.
Ainsi qu’aux séries Broken, Transferts et Missions décryptées lors du palmarès.
Soit 12 nouvelles suggestions…

mise à jour 07/07: Le rendez-vous est fixé à Lille du 20 au 28 avril 2018 pour la première édition du Festival Séries Mania Lille Hauts de France gérée par l’équipe qui a fait son succès durant 8 éditions à Paris.