gotham 2.jpgC’est la nouveauté la plus téléchargée illégalement de cette rentrée.
Avec 1,3 million d’échanges recensés pour l’épisode pilote, Gotham a d’emblée démontré son potentiel de curiosité. Preuve aussi que Bruno Heller, l’homme derrière Rome et Le Mentalist, sait comment traiter les super-héros.


Pourtant, Gotham, la nouvelle série qu’il a développée pour la Fox, retrace moins la jeunesse de Bruce Wayne (le futur Batman) que celle du policier Jim Gordon. Mais « c’est une série où on parle aussi beaucoup des origines de certains des ennemis les plus géniaux de la mythologie DC: Catwoman, Poison Ivy, le Pingouin (Oswald Cobblepot), le sphinx, le Joker… » insiste Heller.
Les fans seront-ils séduits sur la longueur? Suspense…

Comme dans Once upon a time, lancé par ABC, il s’agit de revisiter une mythologie largement connue des fans tout en développant de nouveaux liens entre les personnages. Et de se pencher sur les raisons pour lesquelles une ville comme Gotham finira par avoir besoin d’un justicier pour la sauver.

Alain Lorfèvre, spécialiste ès super-héros, décrypte pour nous ces « débuts transgenres » plutôt inédits.  

Sur papier, la BD “Gotham Central” est contemporaine des actions du “Dark Knight”. On y suit le quotidien des détectives de la Major Crime Unit du Gotham Central Police Department, flics ordinaires dans une ville hantée par des criminels et un justicier extraordinaires.
Ecrite par Ed Brubaker et dessinée par Greg Rucka, la BD instillait dans l’univers fantasmatique de Batman un réalisme sombre hérité de séries policières comme “NYPD Blue” ou “The Wire”.

gotham 3.jpgPremière modification : l’action des policiers est transposée au temps de l’enfance du Bruce Wayne (David Mazouz). Symboliquement, elle s’ouvre par le meurtre de ses parents, Martha et Thomas Wayne, milliardaires et philanthropes. Un jeune détective, James Gordon (Ben McKenzie, photo, vu dans Southland), mène l’enquête. Au prix d’un anachronisme, on retrouve à ses côtés des figures de la BD “Gotham Central” : Harvey Bullock (Donal Logue), flic aux pratiques troubles, et le tandem Allen et Montoya, intègres et tenaces.

Deuxième modification : là où sur papier “Gotham Central” optait pour un réalisme sombre, la série réinjecte action et stéréotypes, sans doute à destination d’un public plus large et plus familial.

A ce stade, difficile de savoir sur quel pied va danser la série, coincée entre le cop drama (mais en-deçà des standards des vingt dernières années) et le spin off de l’univers Batman (mais sans son personnage emblématique). Les scénaristes tissent dès lors dans le pilote de nombreux liens pour nous rappeler que nous y sommes : les fans reconnaîtront au passage les futurs Catwoman, Joker, Riddler et Poison Ivy…

Une mythologie détaillée par Bruno Heller dans la promo « under the scenes » proposée ci-dessous

Celui qui tient le premier rôle pour l’instant est Oswald Cobblepot (Robin Lord Taylor, excellent), factotum de la “marraine” de la pègre Fish Mooney (géniale Jada Pinkett Smith). Méprisé par ses comparses, qui le qualifient de “pingouin”, il est encore maigrichon mais entend bien dévorer rapidement les gros poissons. Les premiers épisodes révèlent son potentiel de sociopathe, qui occupera manifestement le devant de la scène durant toute la première saison.
A.Lo.

Et le trailer ? Il était déjà dispo ici