fleming.jpgBond. James Bond. Le patronyme est connu dans le monde entier: 1 milliard de lecteurs à travers le monde et 6 milliards de spectateurs sur grand écran (au fil de 23 films).
Si le personnage est iconique, que sait-on de son créateur Ian Fleming ? L’homme qui rêvait tant d’être 007 qu’il s’inspira de sa propre vie d’agent secret pour créer son double fictif. En prenant bien soin de rapprocher le plus possible l’exercice de l’autoportrait.
Comme lui, Bond est un séducteur invétéré, orgueilleux et passablement tête brûlée. «Il a votre goût pour la vodka et votre handicap au golf, qui pensez-vous tromper?» lui demanda, un jour, sa femme après la lecture du manuscrit de «Casino Royale».

Mêlant le vrai et le fictif, Fleming, l’homme qui voulait être James Bond**, mini-série britannique en 4 volets (diffusée au fil de deux soirées, les jeudi 4 et 11 septembre à 20h50 sur Arte) oscille sans cesse d’un pôle à l’autre pour le plus grand plaisir de l’amateur.

Librement adaptée de la bio de l’auteur, cette mini-série ne parvient pas totalement à décrypter la personnalité sombre et complexe de l’écrivain, ni à approcher suffisamment le caractère aventureux et électrisant de la fiction sur grand écran. Car, bien sûr, les budgets en télévision sont très loin d’être comparables à ceux du cinéma (le prochain film est attendu en salle en 2015).

fleming 2.jpgEn résulte un scénario plaisant, rythmé et instructif sur les relations complexes entretenues par l’arrogant futur auteur avec son frère aîné et avec sa mère sans pourtant qu’on aille suffisamment au coeur des démêlés relationnels (et surtout conflictuels) de la famille Fleming. Il aurait notamment été intéressant de creuser l’image du père trop tôt disparu.

Il n’empêche, on découvre là quelques-unes des rencontres marquantes (au sein de la Navy ou ailleurs) du jeune Commandant Fleming (campé par Dominic Cooper). Relations qui l’ont guidé au moment de donner vie à ses personnages de fiction. Le lieutenant Monday comme modèle de Moneypenny ; l’amiral John Godfrey qui lui inspirera le fameux «M» et Muriel Wright en tant que prototype de la James Bond Girl (photo).

Tout le reste est le fruit, partagé, de son expérience d’agent de la Navy et d’une imagination qu’il avait déjà très fertile lorsqu’il oeuvra durant la Seconde guerre mondiale au sein des services secrets de Sa Majesté. «Tout ce que j’écris possède un fond de vérité » précise-t-il en préambule. Une liberté de ton et d’interprétation qu’a adopté le créateur John Brownlow au moment d’imaginer son propre récit pour le compte de Sky Atlantic. La série a été diffusée en janvier dernier sur BBC America.
A vous, maintenant, de vous laisser tenter: alors, fans de 007 ou pas ?

KT