extant.jpgL’été apporte souvent la promesse d’un voyage. CBS l’a bien compris qui, l’an dernier déjà, enveloppait celle-ci d’un léger parfum de mystère en faisant appel au bestseller de Stephen King pour créer Under the dome. Rebelote cette année avec Extant*, une création tout à fait dans la veine des préoccupations habituelles du sieur Spielberg qui les a confiées cette fois à Michael Fisher, dont c’est la première grande réalisation.

Le nouveau venu a même un deuxième atout dans la manche: la participation d’Halle Berry (photo) qui, à l’exception de quelques discrètes apparitions dans les années 90, n’a jamais eu de rôles marquants sur le petit écran. En l’occurrence, ici, la comédienne campe Molly Woods, une astronaute qui revient après 13 mois de mission en solo autour de la terre et découvre avec stupeur qu’elle est enceinte… On le serait à moins.

Mais ce n’est pas tout. Son mari John, campé par le comédien Goran Visnjic (un ex d’Urgences) est à l’origine d’un programme de conception d’androïdes humains appelés Humanichs, dont Ethan, leur « fils », est le prototype. Une chance pour ce couple qui se croyait condamné à ne pas avoir d’enfant… Si le projet Humanich passionne certains avant-gardistes, il effraie surtout les humains avec lesquels Woods veut mettre son fils, Ethan, en contact. Face aux époux Woods se pose donc la double question du sens: ces deux bouleversements en cours postulent-ils l’extension ou l’extinction de la race humaine?

extant 1.jpgEn découvrant ce scénario grand public, on ne crie pas d’emblée au génie. D’une part, parce que les thèmes ne sont pas d’une originalité folle et d’autre part, parce que l’apport de Steven Spielberg en tant que producteur n’est pas toujours gage de qualité. Comme certaines séries précédentes (Terra Nova, Smash,…) l’ont déjà démontré. Tout dépend de son degré d’implication réelle.

Extant, qui marche sur des sentiers balisés, mêle deux grands thèmes classiques de la Science-Fiction: rencontre du 3e type (autrement dit: les extraterrestres) et création de l’humain (tendance Intelligence Artificielle plutôt que Frankenstein).
Au sujet du premier ingrédient, on songe forcément à 2001 Odyssée de l’espace ou à Gravity. Et face au second, on ne peut s’empêcher de noter que notre cohabitation avec les robots est une question décidément très tendance en ce moment après la série suédoise Real humans et l’américaine Almost human. Un thème déjà exploré par Spielberg dans AI.

Le rythme, assez lent, et la progression mêlant flashbacks et réalité familiale ordinaire (thème cher à Spielberg) pourrait en décourager plus d’un, mais les deux rendent cette production intrigante tout en étant parfaitement calibrée pour le public potentiel de l’été. Une adéquation éprouvée par Under the dome (produite par le même Spielberg) l’été dernier.

extant 2.jpgRenvoyant au titre de la série, on ne sait pas encore à ce stade si le risque d’extinction de la race humaine provient de la dérive humanoïde ou d’une menace venue de l’espace (voire d’expériences illicites fomentées par le patron du programme spatial en cheville avec le mystérieux Yasumoto) ce qui conduirait, idéalement, les deux thématiques à fusionner. Mais là, on extrapole sans doute trop. Wait & see comme disent les Britanniques.

En attendant, on notera tout de même que le public semble peu sensible à ces arguments puisque la série, lancée le 9 juillet, a perdu pas mal de spectateurs en trois semaines de diffusion (passant de 9,4 à 6,4 millions de fidèles), entraînant son changement de case sur CBS (elle sera désormais programmée le mercredi à 22h).
KT

Et le trailer ? Il était déjà dispo ici