Cordon, nouvelle série flamande, imagine la ville portuaire menacée par un dangereux virus et soumise à la quarantaine. Présentée au Festival Séries mania à Paris, elle achève son parcours (10 épisodes) sur VTM.
Suivant leur jeune institutrice, un petit groupe d’enfants pénètre dans le bâtiment du Centre national des maladies infectieuses situé dans le quartier sud à Anvers. Dans le hall, le groupe croise un ressortissant afghan, récemment arrivé en Belgique et visiblement fiévreux.
Rapidement, un premier membre de l’équipe de scientifiques du centre tombe malade et décède. L’équipe scientifique détermine alors qu’il s’agit d’un virus probablement issu d’une mutation du H7N2 (une formule qui forcément nous rappelle quelque chose) «hautement pathogène» et variante humaine de la grippe aviaire. Les différents stades de la maladie (fièvre, convulsions, écoulements sanguins) conduisent à un décès très rapide.
Prévenue en urgence, la représentante de la ministre de la Santé décrète l’instauration, pour 48 heures, d’un cordon sanitaire autour du quartier d’Anvers sud où 7 (premiers) cas viennent d’être localisés. «Personne ne doit y rentrer, ni en sortir» précisent les autorités de la ville. La mesure, d’abord prise avec philosophie par une grande majorité de la population tourne bien vite à l’aigre lorsqu’il apparaît nécessaire de la prolonger dans le temps…
Culottée, bien interprétée, en prise directe avec le réel (notamment en suivant les médias qui relatent les faits et recueillent les opinions de la population prise au piège) et privilégiant un virus aux abords «familiers», la série se positionne au plus près de ses personnages suivant les réactions de chacun en fonction de son âge, de sa localisation et de ses soucis personnels (personne âgée, isolée, femme enceinte, etc.).
Elle s’intéresse à la façon dont chacun s’organise (nourriture, eau, contacts coupés avec les proches ou pas, etc.) sans oublier de revenir régulièrement au petit groupe d’élèves restés bloqués au coeur même du « National institute for infections diseases » anversois. Rapidement, en effet, les tensions montent dans la ville, obligeant la police à intervenir en de nombreux endroits.
Cette intrigue sous tension renvoie, forcément, à la gestion critiquée des récentes crises sanitaires en Europe «et à la peur de l’autre bien présente dans nos sociétés occidentales» précise la production. Reste à voir comment elle va traiter cette peur tout au long de son récit.
La série (10 épisodes), créée par Carl Joos et réalisée par Tim Mielants, est diffusée en ce moment même le lundi vers 21h30 sur la chaîne VTM. Au moment où la RTBF tente de relancer durablement la production de séries 100% made in Belgium, voilà une créativité qui ne devrait pas manquer d’inspirer (candidats et décideurs) de ce côté-ci de la frontière linguistique.
KT
Tout ce qui peut contribuer à ressentir en fin de compte un rapprochement entre gens d’une même langue , éducation , foi origine ne peut que convaincre d’appartenir à la grande famille
La ville d’Anvers transformee en un gigantesque ghetto ?
Quelle imagination !