Même si on n’est pas fan des Experts, il y a des rencontres qui ne se refusent pas. ted danson.jpgCelle avec Ted Danson est de celles-là: acteur au parcours contrasté qui ne manque pas de mordant.
Alors que RTL-TVI entame ce dimanche à 20h25 la 13e saison des « Experts: Las Vegas » dont il est devenu le « boss » faussement cool, nous sommes partis à la rencontre du nouveau pilier d’une équipe en grande mutation. Ted Danson affiche en effet un bel appétit face à son rôle dans “CSI ». Même si la série “Bored to death” reste à jamais ancrée dans son cœur.

Crinière blanche, lunettes cerclées de noir, regard bleu perçant, l’acteur Ted Danson en impose, façon force tranquille. Et ce n’est pas son nouveau rôle de Diebenkorn (dit D.B.) Russell, nouveau patron de l’équipe des Experts scientifiques de Las Vegas (CSI) qui va changer la donne. D’Arthur Frobisher, puissant homme d’affaires dans la série « Damages », au capitaine Hamill, compagnon d’armes dans le film « Il faut sauver le soldat Ryan », ses divers costumes semblent tous taillés à sa (dé)mesure.

« Mon personnage de D.B. Russell est très différent de ce qu’était celui de William Petersen ou de Laurence Fishburne, par exemple. DB Russel a des enfants et il insiste sur le fait qu’il est important pour lui de connaître des joies dans la vie, même s’il traite quotidiennement des affaires très sombres. C’est un enseignement que j’ai pris d’un vrai expert que j’ai rencontré sur le tournage le premier jour où je suis arrivé dans l’équipe : embrasser la vie et tenter d’en tirer le meilleur parti car la vie est fragile et file à toute vitesse. »

A 64 ans, l’acteur aux multiples facettes ne semble nullement blasé, bien au contraire. Plutôt désireux de faire toujours plus, toujours mieux.
bored to death.jpg« Quand on m’a proposé le rôle, je ne me suis pas mis la pression, j’ai laissé les choses venir à moi naturellement. On venait d’annoncer l’annulation de « Bored to death » alors que j’étais censé poursuivre les deux séries de front. J’étais déçu mais en même temps, on venait de me faire cette offre. Quelques jours plus tard, je me suis retrouvé tôt le matin sur le plateau pour une première journée de tournage. Nous étions à quatre autour d’une table d’autopsie et j’avais un morceau de cerveau dans la main. Je me suis demandé : ‘où suis-je ?’ Parce que c’était tellement différent de tout ce que j’avais fait jusque-là…
Aucun de mes rôles antérieurs ne m’avait préparé à cela. Mais l’équipe est tellement bonne et tout le monde est tellement heureux de travailler là, parfois depuis 9, 10 ans que j’ai arrêté de me poser des questions. Je me suis senti très chanceux, très redevable vis-à-vis de la production d’être dans cette série : j’ai le plus beau métier du monde et, en plus, il me permet de parcourir le globe, comme aujourd’hui à Monaco. Ce rôle est un challenge pour moi car je n’avais jamais joué ce type de personnage et j’espère avoir le temps de l’approfondir et de m’améliorer. J’adore aller travailler, j’adore les films, les équipes, le travail avec les autres acteurs ainsi que le processus créatif du jeu. J’espère donc avoir encore beaucoup d’occasions de m’entraîner. »

Quant au spectre de « CSI : Miami », série sœur de la sienne, annulée sans préavis à la fin mai 2012, il ne plane pas au-dessus de la tête de Ted Danson, assure-t-il. « En tant qu’acteur on est toujours inquiet d’une possible annulation. Ici, nous savons que nous aurons encore au moins une saison à interpréter et, pour le reste, on verra. Je pense que les producteurs sont venus me chercher parce qu’ils voulaient apporter un peu de légèreté et d’ironie au rôle au milieu de toutes ces morts horribles. C’est ce que j’essaie de leur offrir. »

Entre télévision et cinéma, le cœur de l’acteur balance sans grand questionnement. « J’ai fait beaucoup de cinéma et de télévision mais je pense que c’est la télévision qui a fait de moi ce que je suis en tant qu’acteur. « Damages » et « Curb your enthousiasm » m’ont même aidé à évoluer dans ma vie à l’époque. »
Quant à son rôle de Sam Malone dans la série télévisée « Cheers », rôle qu’il a campé pendant douze années et qui lui a valu neuf nominations aux Emmy Awards, « c’était un rôle parfait quand vous avez entre 35 et 45 ans. Aujourd’hui, il faut que je fasse preuve de davantage de sagesse et de réflexion. » Il s’esclaffe.

A ses yeux, la différence reste sensible entre les networks et les chaînes du câble. « Les networks doivent attirer une large audience et ont beaucoup de moyens, alors que les chaînes du câble soignent leur audience plus restreinte. On peut se permettre d’y dire et d’y faire beaucoup plus de choses. Aujourd’hui quelques-uns des scénaristes les plus talentueux, qui avaient l’habitude de travailler pour le cinéma, travaillent pour les chaînes du câble, c’est la raison pour laquelle vous avez des shows aussi bons et un tas d’acteurs formidables qui y jouent. Comme ce fut le cas pour « Damages » avec Glenn Close. Pour moi, sur le plan créatif, c’est vraiment la même chose. »

Quant à « Bored to death » qui reste, à coup sûr, son « souvenir le plus précieux », il n’hésite pas à dire qu’il a « gardé des traces (indélébiles) de son annulation après trois saisons par HBO » (2009-2011). Tant et si bien que l’option d’une « fiction de 90 minutes pour apporter une touche finale » d’exception à la série « serait envisagée très sérieusement » par la chaîne.

(mise à jour) Il y a quelques semaines le « Hollywood Reporter » affirmait savoir que Kristen Wiig, Kevin Bacon et Zoe Kazan, présents dans les premières saisons de « Bored to death », pourraient aussi faire leur retour dans le téléfilm. Voilà une nouvelle qui devrait ravir les nombreux fans de cette série ! Pour tous les autres, petite séance de rattrapage ci-dessus.
KT

Propos recueillis en juin dernier lors du Festival de Monte-Carlo.