Sans le savoir, sans doute, vous avez déjà regardé au moins un succès international né sur le territoire israélien. A l’instar de Homeland, nombre de productions made in Israël voyagent et sont adaptées à travers le globe. A l’occasion de la diffusion de la série Our Boys, nouvelle crétaion d’Hagai Levi (The Affair, En Analyse) nous revenons sur cinq succès qui ont placé Israël au centre de l’attention de tous les sériephiles…
1. Bien plus encore que l’économie de moyens mise au service de ce petit territoire très fort en scénarios, c’est sa capacité à parler au monde entier qui force le respect. Le succès d’Israël en matière de séries ne se dément pas depuis celui de Homeland, thriller d’espionnage américain inspiré du format israélien Hatufim, qui retraçait le lent retour à la vie d’ex-soldats libérés après 17 années de captivité au Liban. Sous le titre de Prisoners of War, la série israélienne connaît notamment une transposition très populaire en Inde qui met en lumière son conflit avec le Pakistan. Et d’autres adaptations sont déjà en cours de développement.
« In Treatment » est en cours d’adaptation par Toledano et Nakache
2. Le tout premier succès du créateur Hagai Levi s’intitulait BeTipul, il est devenu populaire sous le titre d’In Treatment aux États-Unis et d’En Analyse en France. Une série redoutablement addictive au dispositif minimaliste. En Analyse, c’est le triomphe d’une mécanique simplissime : unité de lieu (un cabinet d’analyse), de temps (chaque jour de la semaine, on y suit la thérapie d’un patient différent), d’action : les personnages sont presque toujours assis et parlent. Un dialogue rythmé au fil des révélations et des différents angles de caméra. À la fin de la semaine, le thérapeute change de place et se confie à son ancienne analyste afin de « canaliser au mieux ses émotions ». Cela pourrait paraître extrêmement répétitif mais la qualité des échanges et des problématiques abordées crée la tension et le suspense. Une 19e adaptation de la série, baptisée En Thérapie, est d’ailleurs en cours de production en France sous la férule d’Eric Toledano et Olivier Nakache (Intouchables, Hors normes) pour le compte d’Arte. Gabriel Byrne (Secret State) a popularisé la formule que reprennent Frédéric Pierrot, Mélanie Thierry et Carole Bouquet, notamment. Le tournage se poursuit jusqu’au 2 mars prochain à Paris.
3. Les exemples d’adaptation sont légion. Ainsi la série Your Honor (Kvodo) qui imagine un juge à la sévérité et à l’intransigeance proverbiales qui se retrouve soudain au pied du mur lorsque son fils est accusé d’un délit de fuite et que des inconnus décident de faire pression sur lui. Remarquée à Séries Mania, la série va connaître une adaptation aux États-Unis par la chaîne Showtime avec Bryan Cranston dans le rôle principal.
L’humain avant tout, avec toutes ses particularités
La série Our Boys, qui débute ce 7 janvier sur Be TV, en est la preuve : Israël n’a pas peur de prendre la mesure de ses fêlures et de ses conflits. C’est ce qui a fait le succès de séries comme Fauda, False Flag ou When Heroes Fly qui abordent la question du poids des forces armées dans la vie des jeunes Israéliens et Israéliennes (avec deux ans de service obligatoire pour les filles, trois ans pour les garçons), mais aussi la question du stress post-traumatique, des tensions entre les communautés, de l’espionnage…
C’est la prise en compte de sa particularité de « petit pays à la population très mélangée, composée de très nombreux immigrés, qui permet à Israël de parler à tout le monde », souligne Kelly Wright, responsable distribution et ventes chez Keshet.
Pour ouvrir son territoire de création et ne pas risquer de lasser son téléspectateur, Israël se doit d’imaginer de nouvelles histoires. Cela passe aussi par des sujets plus légers et des comédies profondément enracinées dans la culture israélienne.
4 & 5. Au fil des productions, Israël a réussi à démontrer qu’elle était ouverte à la différence et qu’elle pouvait aborder ces questions avec sensibilité et une pointe d’humour bienvenu. C’est le cas de The A word (photo) et On the spectrum qui abordent la question de la place dévolue aux enfants et adultes autistes avec tact et finesse. La première a connu une adaptation britannique très réussie. La seconde est en passe d’être adaptée par Jason Katims (Parenthood) pour Amazon.
Karin Tshidimba
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