Fauda.jpgSonder la plaie encore béante. C’est la particularité des séries israéliennes qui ont assis leur réputation bien au-delà de leurs frontières.
Depuis le succès international de la série Homeland librement inspirée de l’israélienne Hatufim – qui explorait la problématique viscérale des otages israéliens –, la force et la créativité de la terre promise ne sont plus à démontrer.

Petit pays mais grandes et belles promesses – en termes d’audiovisuel s’entend. Une terre sur laquelle les créateurs n’ont pas peur d’aborder les questions qui fâchent: kidnappings, tortures, menaces terroristes et infiltrations… Toutes ces tensions qui rythment le quotidien d’un territoire sous surveillance.

L’un des plus gros succès télévisés de ces dernières années est la série Fauda*** (“chaos” en arabe) qui met en scène les soldats de l’ombre du conflit israélo-palestinien. Ne faisant l’impasse ni sur les dilemmes ni sur les erreurs de jugement, elle retrace la lutte à mort que se livrent, au quotidien, des agents antiterroristes israéliens et un chef militaire du Hamas.
Une intrigue dont la saison 2 est présentée ce soir en ouverture du Festival international des programmes audiovisuels (Fipa) de Biarritz.


Confronter les points de vue arabes et juifs

fauda groupe.jpgDerrière l’action, la série, diffusée par Netflix à l’international, dépeint une réalité qui se veut nuancée. En permettant de mieux comprendre les espoirs et frustrations de chacun des deux camps et pas seulement ceux des Israéliens.

En suivant les opérations secrètes des Mistaravim, ces soldats israéliens qui infiltrent les groupes armés palestiniens afin de les combattre de l’intérieur, Fauda évite le manichéisme de certaines productions antérieures. La force de la série réside dans son réalisme et sa volonté de donner une dimension humaine à tous les personnages, tant côté israélien que côté palestinien. Même si le point de vue de départ est celui de la population à laquelle elle s’adresse, un public aux yeux duquel « les hommes du Hamas restent les méchants » comme le souligne son auteur Avi Issacharoff.

Première série télévisée bilingue jamais produite en Israël, Fauda tente de confronter et réunir les points de vue juifs et arabes, en montrant « les deux côtés de l’histoire […] Nous voulions montrer que même les méchants sont très différents de ce que l’Israélien moyen a en tête », poursuit celui qui est aussi journaliste et analyste du Proche-Orient pour le site d’information “The Times of Israël”.


Netflix leur a commandé deux nouvelles séries

Avi Issacharoff croit à une salutaire « distanciation » qui permet aux Israéliens et aux Palestiniens d’observer « de manière plus détachée » la réalité dans laquelle ils sont profondément impliqués. Son coauteur, le comédien Lior Raz, est un ex-membre d’une unité d’élite de l’armée israélienne.
Ensemble, ils ont créé cette série sous tension aux personnages complexes, mêlant jeunes idéalistes et seigneurs de guerre retors, et vice-versa. Des personnages dont la vie est intimement liée au conflit et à ses répercussions. L’extrait ci-dessous vous donne le ton du début de cette histoire (saison 1).

Le premier épisode de la saison 2 fait l’ouverture, ce mardi soir, du Festival international des programmes audiovisuels (Fipa) de Biarritz, dont Israël est l’invité d’honneur. La 3e saison de la série est d’ailleurs en cours d’écriture. Quant au succès de ses deux auteurs, il ne se dément pas puisque Netflix leur a commandé deux nouvelles séries. La première, Hit and Run, traite d’opérations d’espionnage entre pays alliés et de politique internationale. La deuxième s’inscrit dans un contexte de terrorisme international. Elle voit la CIA et le Mossad traquer ensemble des terroristes internationaux. Sans titre (à ce jour), la série sera portée par Lior Raz, en tant qu’acteur principal.

KT