false flag.jpgL’information est relayée par tous les médias. «L’enlèvement du général Farhad Suleimani, ministre de la Défense iranien, il y a deux semaines à Moscou, a été orchestré par une équipe de professionnels bien entraînés.»
La télévision russe pointe d’ailleurs sans hésiter la responsabilité du Mossad israélien, images de caméras de surveillance à l’appui.
Immédiatement, la tension internationale monte d’un cran car les pays arabes emboîtent très rapidement le pas aux Russes. Mis sous pression à leur tour, Mossad (Services secrets) et Shin Beth (Sécurité intérieure) mènent l’enquête en parallèle, mais la méfiance est de mise entre les inspecteurs et les agents des deux entités. Les documents d’identité de cinq citoyens israéliens ont été retrouvés sur les lieux. Citoyens anonymes ou espions surentraînés ? Chacun va devoir prouver sa bonne foi.

False Flag*** thriller israélien de haut vol est (enfin) à voir ce vendredi dès 20h30 sur Be Séries

Opération secrète ou manipulation ?

false flag groupe.jpgParmi ces documents, ceux de Ben Raphael, Grec israélien, chimiste de profession (photo, au centre). Son passeport a été utilisé, à son insu, pour un voyage entre Londres et Moscou, mais que faire ? Porter plainte contre le Mossad ne semble pas être une option…
Stupeur parmi ses proches: quatre autres citoyens apparemment sans histoires sont également soupçonnés d’avoir fait partie du fameux commando.
La police les recherche et arrête rapidement Natalia Elfassia sur le point de se marier. Asia Brindish, une assistante maternelle, qui rêve visiblement de célébrité et Emma Lipman, professeure d’anglais en rupture avec sa famille. Seul Sean Tilson, globe-trotter fuyant et retors, échappe à la vigilance de la police à la descente de son avion (de gauche à droite sur la photo).

Tous les cinq sont binationaux et étaient à l’étranger au moment des faits, cela fait-il d’eux des suspects pour autant ? Sont-ils victimes d’une machination ou cachent-ils bien leurs secrets ?

Intimité, secrets et mensonges

false flag bureau.pngDerrière ce scénario lourd de soupçons, on retrouve Amit Cohen et Maria Feldman, qui a travaillé sur la série Hatufim à l’origine d’une version américaine plus musclée, Homeland. L’idée est de plonger des citoyens lambdas en plein cauchemar d’espionnage, comme c’était déjà le cas dans « Hatufim », reconnaissent ses concepteurs.

Rythme soutenu, bande son oppressante et tensions de tous les instants: comme d’autres avant lui False Flag porte la trace de l’efficacité des thrillers israéliens.

Tout est mis en œuvre afin que le doute persiste le plus longtemps. Les hésitations, les dérobades, les tentatives d’échapper à la justice sont interprétées par les inspecteurs, et par le public, comme autant d’indices de culpabilité.
Comme d’autres avant elle (Homeland, The Americans), la série se concentre sur la part intime et les relations qu’entretiennent les personnages. Une série qui interroge la tendance de chacun à la paranoïa et au mensonge.

Librement inspirée de l’assassinat du leader du Hamas Mahmoud al-Mabhouh à Dubaï en 2010, affaire rebaptisée par les médias le Dubaïgate, cette fiction qui relate, en 8 épisodes, l’enlèvement d’un politicien iranien à Moscou, a déjà été largement diffusée autour de la planète. Elle prouve en tout cas que la légende des espions est loin d’avoir vécu. Et que la réalité et la fiction sont souvent bien plus proches qu’on ne le croit… Ainsi, le terme « False flag » fait référence aux opérations montées de toutes pièces par un pays afin de faire accuser les autorités d’un Etat ennemi. Une tactique assez répandue.

KT