The Crown: les 60 nuances d’un règne
L’affiche est en partie trompeuse : fourrure immaculée et tenues de soirée ne sont là que pour planter le décor. Voire même le decorum.
Le sujet de The Crown*** est ailleurs : la série, lancée le 4 novembre par Netflix, sonde la vie d’Elizabeth née Windsor, épouse Mountbatten, pour y mesurer en quoi l’accession au trône l’a bouleversée à jamais.
The Crown est donc l’histoire d’une transformation : celle d’une jeune femme discrète et réservée qui rêvait de vivre à la campagne avec son mari impulsif et drôle et leurs deux enfants, entourée de chiens et de chevaux, les deux maillons de sa grande passion. La série relate l’apprentissage un peu austère d’un métier souvent ingrat et d’une fonction où il importe avant tout de ne pas faire de vagues et de tenir sa place et son rang.
Connaissant bien le sujet, Peter Morgan qui s’est déjà penché à plusieurs reprises sur l’histoire des monarques britanniques – notamment avec The Queen et Deux soeurs pour un roi -, mêle savamment faits historiques et privés pour révéler une personnalité. La jeune Elizabeth est une souveraine prête à tout sacrifier, ou presque, pour être à la hauteur des espoirs placés en elle. Au fil des épisodes, on apprend donc à déceler les 60 nuances du silence d’une reine, des silences intenses et pleins d’éloquence. Le jeu millimétré de Claire Foy permet de mesurer le chemin parcouru par une jeune femme qui a soudainement vu tous les regards converger vers elle.
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