Avec Killing Eve, Le Bureau des Légendes et désormais, Condor**, les fans d’espionnage et de complot ont l’embarras du choix au mois d’avril. Un nouveau thriller à suivre sur La Trois, ce mercredi dès 21h05 et sur Auvio.

Entre les héroïnes « badass » de Killing Eve , les clandés torturés du Bureau des Légendes et les jeunes analystes paranoïaques de Condor, la suspicion semble s’immiscer partout. Filatures, algorithmes, surveillance des données personnelles, traquage et hacking : la menace terroriste est omniprésente, l’ennemi, tapi dans l’ombre, et l’hyper-vigilance est érigée en vertu.

Mais la préservation de la nation et le sauvetage de millions d’innocents autorisent-ils tous les excès et ne sont-ils pas forcément source de dérives ? Où est la limite de la liberté individuelle et de la surveillance d’État ? Comment accepter d’espionner un individu isolé dont on n’est pas sûr de la dangerosité ? Et, surtout, comment réagir face à une possible attaque terroriste ?

Espionnage et partage de données

Ces questions hantent Joe Turner (Max Irons), créateur d’un algorithme capable de repérer la potentielle dangerosité d’individus à haut risque. Depuis qu’il a découvert que l’agence s’en est emparée à des fins pas toujours recommandables, le jeune analyste à la CIA ne dort plus.
« Il faut parfois faire des mauvaises actions pour éviter d’avoir à faire pire après. Le fait d’être tiraillé fait de certaines personnes d’excellents professionnels », insiste son oncle Bob Partridge (William Hurt, photo ci-dessus) qui tente de le rassurer.

Attaque bactériologique, virus, quarantaine : le premier épisode de la série Condor résonne étrangement avec notre actualité mondiale. Pourtant l’histoire qui l’a inspirée est bien plus ancienne…
Écrite par Jason Smilovic, Todd Katzberg et Ken Robinson, la série est directement inspirée du roman Les Six Jours du Condor de James Grady et du film que Lorenzo Semple Jr et David Rayfiel en ont tiré pour Sydney Pollack en 1975 : Les Trois Jours du Condor.

La menace de la guerre froide y a cédé la place au terrorisme islamiste, au champ d’action nettement plus vaste et à la très grande composante technologique. L’espionnage d’aujourd’hui n’ayant plus rien à voir avec les filatures et les messages codés d’hier.

Après l’impact de fictions comme 24h chrono, Homeland ou The Americans, les questions posées par le rôle des services secrets américains dans le désordre mondial et par la rivalité entre agences, sont dans tous les esprits. Ce qui conforte encore l’intérêt de cette série qui, sous ses dehors de machine bien huilée, n’oublie pas de se poser les bonnes questions.

Dans ce scénario retors où intérêts industriels, manipulations politiques et conspirations se mêlent sous couvert de patriotisme, Max Irons (fils de l’immense Jeremy) campe un jeune homme idéaliste pris dans la trame d’une opération qui le dépasse et où les torts sont largement partagés par les deux camps. Un jeu de dupes au sein duquel il s’illustre avec nuance et naturel.

Réalisée par Lawrence Trilling, la série en dix épisodes, produite par MGM pour la chaîne AT & T, bénéficie d’une tension constante, mais aussi d’acteurs de premier plan : William Hurt, Mira Sorvino, Bob Balaban, Kristen Hager, Brendan Fraser… La saison 2 a été axée sur les relations entre les États-Unis et la Russie.

Karin Tshidimba