Counterpart affiche.jpgAvec sa cravate et son costume gris, Howard Silk (J. K. Simmons) ressemble à n’importe quel autre employé de cette agence d’espionnage de l’Onu, basée à Berlin, répétant inlassablement les mêmes protocoles de vérification anonyme et obscur. Pourtant, un jour, la machine bureaucratique, si bien huilée, se grippe et le voilà propulsé dans un univers dont il n’avait même pas soupçonné l’existence.

Imaginée par Justin Marks, c’est une histoire aux potentialités dédoublées, voire décuplées dans laquelle nous entraîne la série Counterpart***. Une histoire d’univers parallèles qui pose des questions vertigineuses, et pas seulement celle des êtres aux destins dissociés, vivant de part et d’autre de la frontière entre les deux mondes. Se pose aussi la question de l’impact de ces réalités parallèles si elles venaient à se « croiser ». Comme ce fut le cas, ce matin-là, pour Howard Silk, simple pion pris dans les rouages du système, se retrouvant soudain face à face avec son «Autre».

Counterpart Silk.jpgCounterpart mêle les codes de l’anticipation, avec son entrelacs de réalités divergentes et en partie menaçantes, et ceux du thriller d’espionnage avec ses courses-poursuites et ses affrontements.

Dans cet univers complexe et fascinant, à l’ambiance grise et froide, il s’agit d’être doublement sur ses gardes: face aux ennemis venus de l’extérieur mais aussi face à ces supérieurs dont les intentions sont loin d’être claires.

Les liens entre Howard et son « Autre »

Qu’ils soient terne fonctionnaire ou espion de haut vol, après que l’un et l’autre se sont croisés, leur destin ne sera plus jamais le même. Bien que très opposés dans leur vie et leur personnalité, les liens entre Howard et son Autre vont bien au-delà de l’apparence physique et remontent aux expériences passées, aux traumas de l’enfance. La personnalité de l’un pouvant aisément déteindre sur celle de l’Autre. «Vous partagez plus que vous ne croyez» confirme Aldrich, le « nettoyeur », en référence à leur «passé commun».

Counterpart office.jpgComme dans The Man in the high castle, autre série d’anticipation, l’existence même d’une réalité parallèle chamboule tous les repères des protagonistes.
Ainsi la série introduit-elle la formidable litanie du «Et si» qui a le don de nous faire plonger dans des abîmes de perplexité, à la recherche des multiples versions potentielles de chaque existence.

Le mérite principal en revient à J.K. Simmons (« Whiplash ») qui parvient à imposer ses deux personnalités sans postiches, ni grimage. La clé de partage entre Howard et son double se trouvant dans les mimiques, la posture, l’attitude et… la tenue….
Une composition d’une maestria impressionnante.

Au terme des deux premiers épisodes diffusés aux Etats-Unis sur la chaîne Starz et en France sur OCS, les critiques sont plutôt unanimes. Voilà une série d’anticipation qui sait se faire désirer.
Starz l’a bien compris qui a déjà commandé une saison 2.

KT