Concert de klaxons, tensions (mal) dissimulées et ragots épicés, le mariage d’Alex (François-Xavier Demaison) et Agnès (Alix Poisson) s’annonce comme un grand moment de concorde et de félicité. Même si la mère d’Alex semble détester cordialement sa nouvelle bru, si son meilleur ami, Julien (Jean-Philippe Ricci) est en plein dérapage sentimental et si le maître de cérémonie est à gifler. Et encore, la soirée de noces ne fait que commencer…

Mariages et enterrements sont de hauts lieux de drame et de comédie humaine comme le prouve Quadras**, nouvelle dramédie française produite par B2Films, Nexus Factory, M6 et la RTBF. Comédiens épatants (François-Xavier Demaison, Alix Poisson, Julien Boisselier), situations détonantes et revirements en tous genres, elle charrie le parfum des comédies romantiques à l’anglaise façon « Quatre mariages et un enterrement ». Avec un solide «bestiaire» à la clé.

Lancée dimanche soir sur La Une, la nouvelle série de M6 a souffert de la confrontation avec les championnats du monde d’athlétisme (11,6% de parts de marché seulement), mais le charisme du duo Alix Poisson – François-Xavier Demaison, déjà réuni dans la série Disparue, devrait lui assurer de meilleures audiences pour la suite.

Entre la mère du marié, méchante comme la peste, hargneuse comme une teigne (Anne Benoit) ; la soeur de la mariée dépressive, jalouse et furieusement bobo (épatante Sarah Lepicard) ; le meilleur ami du marié, incapable de se remettre de la rupture provoquée par son infidélité chronique (Jean-Philippe Ricci), les ados flippants et un quotidien pavé de vilains «petits» secrets, le scénario, signé Melissa Drigeard (« Jamais le premier soir ») et Vincent Juillet, aligne de solides moments de comédie.

Difficulté de vivre en couple, besoin se ressourcer et d’échapper au stress, peur de la solitude et de l’abandon, recherche du grand frisson, envie de démarrer une nouvelle vie : ce petit microcosme, secoué par de multiples crises, explore nos angoisses modernes. Chaque épisode permet de découvrir le passé des huit protagonistes principaux, dont certains apparaissent solidement givrés.

Au vu des premiers épisodes, la série inscrite dans la lignée de Dix pour cent, promet forcément : dialogues qui claquent, situations explosives, personnages solidement campés et un furieux vent de folie qui souffle sur une réalisation enlevée. Quadras démontre que la fiction française est en train de se réveiller et de prouver sa capacité à brocarder ses turpitudes et ses propres travers.

Une saison 2 en préparation

Coréalisée par Isabelle Doval et Melissa Drigeard, la série est à suivre du 6 au 27 août sur La Une. M6 y croit tellement qu’avant même la diffusion de la première, elle a reconduit la série pour une deuxième saison. Les auteurs travaillent donc sur une suite autour des mêmes personnages.

Même si c’était déjà le cas pour les séries policières, historiques, politiques ou les drames (Engrenages, Un village français, Le Bureau des légendes, Baron Noir) la bonne santé d’une fiction nationale se mesure aussi à sa capacité à passer du rire aux larmes et inversement. Et pour qu’on puisse parler d’une tendance ou d’un mouvement, il faut plus d’un élément de preuve. Avec Quadras qui s’inscrit après des succès comme Dix pour Cent ou Irresponsable, cela semble (enfin) être le cas.

KT