mozart in the jungle.jpgPas besoin d’être un mélomane accompli pour apprécier la trame de Mozart in the jungle**. Avec son rythme enlevé, son sens de la répartie et ses personnages attachants, elle a tôt fait de vous happer et de vous intriguer, avant de vous séduire. Il faut dire qu’elle pulvérise au passage tous les clichés sur le classique: une musique vieillotte que l’on écoute et performe entre soi. Entre public bourgeois ou guindé et musiciens totalement déconnectés de la réalité.

La série d’Amazon fait le pari de la jeunesse avec un aréopage d’artistes (musiciens, danseurs) en devenir courant les cachets et les contrats d’un soir, pour tenter de survivre dans la jungle urbaine. Ses personnages parviennent à merveille à recréer cette faune bigarrée que l’on imagine arpentant les couloirs de la Julliard School, mais aussi des salles de musique et de concert. Caressant cette fois dans le sens de l’archet, les clichés du New York fauché et bohème que tout le monde aime.

Une ballade bien agréable à écouter dès ce mercredi à 20h30 sur Be Séries.

Directement inspirée du récit autobiographique (baptisé Mozart in the Jungle: Sex, Drugs, and Classical Music) de la jeune hautboïste Blair Tindall (campée par Lola Kirke), la série offre un joli coup de sang à un milieu qui n’en demandait pas tant. Mais que l’on se plaît à découvrir avec ses pauses syndicales, ses luttes de pouvoir et ses jalousies internes, bien loin du strass, des paillettes et des queues de pie.

Pour nous entraîner dans cet univers contrasté, Mozart in the jungle parie à juste titre sur la séduction du jeune chef Rodrigo (Gael Garcia Bernal), nouveau venu à la tête de l’Orchestre symphonique de New York, et sur l’ambiance joyeusement décadente du milieu «arty».

Sous la direction de Jason Schwartzman, Roman Coppola et Alex Timbers – sans oublier Paul Weitz, qui supervise sa mise en scène -, la série soigne sa vraisemblance. Et accueille, dès le pilote, le violoniste Joshua Bell en guest star dans son propre rôle de virtuose.
Elle adresse aussi un clin d’oeil appuyé au Vénézuélien Gustavo Dudamel, jeune chef charismatique de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, à la dégaine très rock’n’roll.

Les dix premiers épisodes sont à déguster sur Be Séries dès ce soir à 20h30; la saison 2 est attendue en janvier prochain.

KT