boardwalk S5.jpegL’heure de la retraite a également sonné pour Nucky Thompson.
Hantée par l’ombre de la grande Dépression, la saison 5 de Boardwalk Empire*** démarre en 1931, après une ellipse de sept ans, alors que se profile la fin de la Prohibition, période-clé de l’histoire américaine qui avait vu la montée en puissance d’une ville, Atlantic City, et de son Prince.

Si elle n’a pas connu les audiences escomptées, la sombre et très cinématographique Boardwalk Empire a prouvé une nouvelle fois les hauts standards de qualité caressés par HBO. Les récompenses ont salué au fil des ans le parcours exemplaire de l’équipe emmenée par Terence Winter et soutenue par Martin Scorsese et Mark Wahlberg, deux hommes habitués à rêver sur grand écran.

Comme toute histoire humaine, la série a connu des hauts et des bas, embrassant avec plus ou moins de bonheur les destinées de personnages multiples, mélanges de légende et de réalité historique : Nucky Thompson, Al Capone, Lucky Luciano, J. Edgard Hoover, Kennedy père.

boardwalk 51.jpegLa très bonne idée de cette saison 5, qui ne compte que 8 épisodes, est de se pencher parallèlement sur les événements qui ont marqué 1931 et sur l’enfance de Nucky Thompson (photo), révélant ainsi les faits majeurs qui ont fait de lui le nouveau Prince d’Atlantic City. Une enfance qui, comme souvent, s’est révélée déterminante, forgeant son caractère, ses rêves, ses espoirs, son besoin de revanche. Ainsi l’étude du personnage campé par Steve Buscemi trouve-t-elle son plus bel écrin entre passé erratique et présent chahuté.

Isolé et fragilisé en ce début de saison 5, Nucky Thompson rêve encore d’assurer son avenir avec un nouveau trafic: celui du rhum Bacardi, importé de La Havane. Mais l’homme a perdu de sa superbe et de son influence et les alliances sont bien plus difficiles à conclure qu’elles ne l’étaient dix ans plus tôt. A l’heure des comptes, Terence Winter n’oublie aucun des compagnons de route de Nucky – Van Alden passé de l’autre côté de la loi; Sally Wheet, sa partenaire cubaine; son ex-femme Margaret; Al Capone, toujours plus mégalo et instable; Chalky White, tombé en disgrâce…
Bien que raccourci, ce dernier tour de piste ne manque ni d’élégance, ni de fulgurance, ni d’ambition. Une vraie réussite.

On le sait, la nature a horreur du vide, c’est une loi universelle. La disparition d’un clan entraîne forcément la montée en grade d’un autre chef, d’un autre gang prêt à imposer sa loi. Les amateurs du genre seront donc ravis d’apprendre que les Peaky Blinders peuvent sans aucune difficulté combler le vide laissé par les protagonistes de Boardwalk Empire. D’autant que les points communs entre les deux séries, au-delà de toutes leurs différences, ne manquent pas.
Critique et trailer à retrouver ici.

Thomas Shelby et Jimmy Darmody : Deux gueules de gangsters et deux âmes tourmentées qui vous feraient presque embrasser l’univers du crime organisé.
Proposée par Arte en mars dernier, cette création de la BBC partage avec sa cousine américaine la même recherche esthétique, le même goût des atmosphères soignées. Ajoutez à cela la touche rock et folk inimitable de sa bande son et vous obtenez un nouveau bijou cathodique.
KT

=> « Boardwalk Empire » saison 5, coffret 3 DVD, 40 €
=> « Peaky Blinders » saison 1, coffret 3 DVD, 35 €.