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silicon valley 2.jpgIl ne suffit pas d’avoir des idées de génie, encore faut-il savoir comment les faire fructifier. Réussir ou pas n’est donc pas qu’une question de karma. Tout un tas de facteurs entrent en ligne de compte. C’est ce que s’emploie à démontrer la série Silicon Valley** proposée ce dimanche en marathon sur Be séries dès 18h50.

Dans cette mini-série HBO, on découvre Richard Hendricks. Jeune homme brillant, il a conçu un algorithme permettant la compression sans perte de millions de données et de fichiers en un temps record, le Saint-Graal de tous les Steve Jobs, Bill Gates et autres Dick Costolo (patron de Twitter) en puissance à l’heure des technologies connectées et des applications par milliers.

A nos yeux de néophytes, ce nouveau programme baptisé «Pied Piper», c’est un peu du chinois mais à Palo Alto (Californie) cela lui vaut le respect éternel et immédiat, ainsi que l’intérêt sonnant et trébuchant, de deux magnats du coin: Gavin Belson et Peter Gregory. Très courtisé, le petit génie de l’informatique va-t-il se laisser séduire par un gros chèque ou va-t-il tenter de se lancer en tant que patron de sa propre compagnie?

silicon valley 1.jpegPour tous les désespérés du 3.0 et les réfractaires du data et du cloud, voici l’occasion de dédramatiser un peu. L’occasion est en effet trop belle de pouvoir se rassurer en se moquant de ses adulescents imberbes ou chevelus, mais toujours avachis, inaptes et rétifs à tous rapports sociaux directs. Et pourtant, méfiance. Jadis traités de nazes ou de nerds, ils assurent aujourd’hui avec leur salaires à 6 chiffres. Du moins, une fois qu’ils ont enfin trouvé comment faire reconnaître leurs idées de génie. Sur cette trame connue et relativement mince, Mike Judge a bâti une buddy comedy (comédie de potes) qui fait l’éloge de l’innovation et des « rebuts de l’université » comme l’étaient Gates, Jobs et Ellison avant eux.

A travers cette plongée comique dans les dessous de la Silicon Valley, univers encore relativement ignoré des séries, on renoue avec le goût de la caricature cher au créateur de “Beavis et Butt-Head”, série animée destinée aux adultes.

Immergés au coeur des royaumes annexés par Google, Microsoft, Twitter et Facebook, on retrouve ce goût pour l’absurde et le pathétique déjà largement exploités dans la comédie politique Veep où les bras cassés et les demeurés sont légion. Pourtant on doit bien reconnaître que cette Silicon Valley nous semble d’emblée moins riante. Parce que l’équipe qu’il s’est choisie est moins déjantée et, circonstance aggravante, nettement moins attachante que la première.

Si l’on excepte le personnage principal (Thomas Middleditch) et son copain «Grosse tête» (Josh Brener) difficile de dépasser les innombrables clichés qui peuplent son scénario. Evidemment on nous dira que tout cela est à prendre au 36e degré. Sans aucun doute. Comment faire autrement, d’ailleurs? Mais en la matière The Big Bang Theory a relevé le défi depuis tant d’années avec un tel brio qu’on ne voit pas trop où tout ceci pourrait nous mener…

On apprécie donc la visite guidée dans cette Silicon valley qui, à défaut de nouvel Ouest sauvage, incarne le nouveau monde high tech à conquérir. Mais on est ravi que la visite ne s’éternise pas trop (8 x 26 minutes). Pour ceux qui auraient été séduits, pas de dépit: la saison 2 est attendue le 12 avril aux Etats-Unis.
KT