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accusé.jpgSemaine contrastée sur le front des séries françaises: Accusé (mercredi sur France 2) et Paris (jeudi soir sur Arte) ont dévoilé leurs premières intrigues (sur six épisodes chaque fois). Si dans les deux cas, on avait pas mal d’attentes, il faut bien dire que celles-ci ont été, en partie, déçues.

Dans le premier cas parce que, comme souvent, l’adaptation ne s’est pas montrée à la hauteur de son modèle initial (Accused en VO made in England). Avec des épisodes en dents de scie et des acteurs à l’avenant. (Ce qui entache les nombreux autres projets d’adaptations, à venir en France, de succès britanniques. Mais ça, il faut bien dire qu’on s’en doutait. Le style british est loin d’être facile à singer.)

Pourtant cette idée de se concentrer sur des citoyens ordinaires dont la vie bascule d’un seul coup, les menant dans l’antre de la justice, ne manque pas de piment. Comme l’ont en partie démontré Clémentine Célarié, Fanny Valette (photo) et Lorànt Deutsch apparus dans Accusé** mercredi soir.

Pour tout dire, le projet développé par Laurent Vivier souffre surtout de la comparaison avec l’original nettement plus audacieux et dérangeant. La série britannique, lancée en 2010, n’a pas hésité à mettre en scène des citoyens nettement plus troubles et des trajets de vie bien plus sinueux. Reste une collection (six personnages, six accusés, six procès indépendants) au casting de premier plan. Des acteurs qui auraient gagné à être davantage bousculés…

 

Dans le cas de Paris**, l’impression est plus contrastée. Si on salue l’audace d’Arte et le métier de la scénariste et romancière (Virginie Brac), on ne peut s’empêcher de noter quelques raccourcis boiteux et quelques maladresses essentiellement formelles. Le sujet (24h dans la vie d’une ville, en l’occurrence Paris, à travers la vie de 12 personnages) reste emballant et éminemment romanesque. Car il dépeint, à travers différents lieux symboliques, une galerie de portraits vraiment originaux. Et si certains interprètes ne sont pas toujours à la hauteur du défi, celui-ci vaut malgré tout le détour.

Paris 1.jpgD’une chanteuse transgenre à un Premier ministre en délicatesse au sein de son gouvernement, en passant par une syndicaliste de la RATP très remontée, sur le plan professionnel comme privé, il y a effectivement de quoi alimenter six épisodes. Mais en décidant de croiser tous ces destins qui tanguent et basculent, Virginie Brac a tissé des liens qui semblent par moments trop gros pour une intrigue aussi rapide. Même si cela n’empêche pas d’avoir envie d’en connaître l’issue…

On note aussi quelques curieux anachronismes: un générique que l’on jurerait hérité d’un vieux feuilleton Maigret alors que la foule de personnages hétéroclites charriés par Paris tranche singulièrement avec les séries d’antan. Dans Paris, il y a de l’idée, on ne peut pas en douter. Mais elle aurait mérité d’être traitée avec un peu plus de finesse. Reste à voir quelle allure aura son épilogue jeudi prochain…
KT

nb: le trailer de Paris était déjà dispo ici

mise à jour (29/01): En moyenne, la première saison d’Accusé a séduit 3,55 millions de Français, soit 14,3% de parts de marché. France 2 annoncé la commande d’une saison 2 attendue en 2016.