Samedi dès 20h45 sur Be séries (ou ce lundi à 22h10), Damages** dévoile ses derniers dégâts collatéraux. Une lente montée en puissance et un affrontement final qui viendront clore cinq années de joutes sans pitié.
On ne va pas se mentir: la fin de « Damages » est une bonne chose. Au fil des saisons et des procès, la série a fini par émousser notre curiosité, en ayant recours de façon un peu trop systématique à des ressorts scénaristiques connus. Il n’empêche, on doit lui reconnaître un certain nombre de réussites et d’avancées dans le domaine sériel. Compte à rebours.
5. Elle n’est ni la première ni la dernière à le faire mais la montée au créneau de Glenn Close, pour défendre un personnage de série, a été un argument de choix et de poids pour cette nouveauté du printemps 2007, qui a d’emblée séduit la critique (cf. note précédente). Avec le ralliement de ce grand nom du 7e art, la fuite en avant des talents du cinéma vers l’univers des séries trouvait une nouvelle illustration cinglante.
4. L’épaisseur et la qualité du rôle proposé – un personnage cynique et tordu à souhait – sont évidemment l’argument majeur de l’engagement de Glenn Close dans l’aventure. Rarement aura-t-on vu deux femmes se disputer à ce point le pouvoir, et le dernier mot, avec des armes, en partie, légales. Caractérielle, fourbe, manipulatrice et violente, Glenn Close en prêtant ses traits à Patty Hewes a donné naissance à l’une des plus belles garces du petit écran. Cette saison 5 sonne l’heure de l’affrontement final. Un combat de lionnes qui dévoile ses rebondissements jusqu’à la dernière minute.
3. L’autre originalité de « Damages » est l’utilisation du « flash forward », ces bonds en avant dans l’intrigue qui donnent d’autant plus envie de démêler les fils du présent. On aurait pu craindre que la révélation de l’une des scènes finales tue le suspense, c’est évidemment tout le contraire.
En opposant innocence initiale et carnage futur, les scénaristes aiguillonnent l’imagination des fans qui n’ont de cesse de tenter d’anticiper la suite. Un peu comme dans « Columbo » mais dans une version plus cynique.
2. En s’inspirant d’affaires célèbres et récentes qui ont défrayé la chronique aux Etats-Unis (affaires Madoff, Blackwater, etc.), la série accroît d’autant son pouvoir de séduction. Révélant, au passage, les rouages, les faiblesses et les mensonges de la classe dirigeante américaine (politiciens, financiers, grands patrons).
Dans cette saison 5, c’est le procès WikiLeaks, ou sa transposition, qui est au centre de toutes les attentions même si l’accusé n’est pas le vrai Julian Assange, mais l’un de ses potentiels «disciples»: Channing MacClaren.
1. Au fil des batailles judiciaires, Glenn Close a toujours eu des adversaires d’envergure, l’occasion pour quelques pointures du grand et du petit écran de venir s’illustrer dans la série: Ted Danson, William Hurt, Timothy Olyphant, John Goodman, Dylan Baker, Ryan Phillippe, John Hannah. Toutes les joutes oratoires ne furent pas du même niveau mais l’intérêt, lui, était préservé. Même si cette saison 5 (10 épisodes) se recentre sur le duel forcément létal des deux divas du barreau campées par Glenn Close et Rose Byrne.
Malgré les révélations d’ordre personnel qui ont émaillé la série, c’est vraisemblablement la personnalité monolithique de la glaçante Patty Hewes qui a, à la fois, lancé et freiné la série. Les fidèles ne doutant plus vraiment, au fil des différentes saisons, des moyens particulièrement retors auxquels l’avocate aurait recours pour parvenir à ses fins… Ses stratagèmes, en revanche, ne manquaient ni d’audace ni d’originalité.
So long, Patty, on te connaissait trop bien…
KT
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