Nouveauté cette année, CanneSeries ouvre ses écrans à une compétition documentaire, en plus des dix séries internationales et dix séries courtes soumises aux votes du jury et du public.

Avec Sarah Michelle Gellar, star de Buffy contre les vampires (1997-2003), invitée à recevoir un Iconic Award, la sixième édition du Festival CanneSeries propose une plongée haute en couleur dans les années 90. L’immortelle Buffy Summers prend donc la suite de l’inoubliable interprète de Dana Scully, invitée sur la Croisette l’an dernier. L’occasion de saluer ses fans et de parler de son grand retour devant les caméras dans la série Wolf Pack, diffusée depuis janvier dernier sur Paramount+.

Des Anneaux du pouvoir à Transparent

Le Festival s’intéresse autant aux talents d’hier que d’aujourd’hui et de demain puisqu’il saluera le charisme d’une autre jeune comédienne. Révélée par son rôle de la jeune Galadriel dans la superproduction Les Anneaux du pouvoir adaptée de l’univers de Tolkien pour Amazon Prime, l’actrice galloise Morfydd Clark recevra le Rising Star Award. Ceci afin de saluer sa performance à la suite de Cate Blanchett qui endossait le rôle dans les films originels. Quant à la scénariste Joey Solowey, connue pour son travail sur la série Transparent, elle se verra remettre le Konbini Award célébrant la diversité et l’inclusion dans l’industrie audiovisuelle.

Hors compétition, Silo, la nouvelle série de science-fiction, d’AppleTV+ ouvrira la sixième saison du festival, soirée dont Camille Chamoux sera la maîtresse de cérémonie. A l’affiche de cette dystopie racontant l’histoire des dix mille survivants réfugiés un kilomètre sous terre pour se protéger du monde extérieur toxique, on retrouvera l’actrice suédoise Rebecca Ferguson (The White Queen, Dune, Mission Impossible), en ingénieure prête à briser le silence autour de cette situation stressante. On pourra également découvrir BRI, série policière portée par la jeune garde du cinéma français « appelée à prendre la suite d’Engrenages« , selon les dires du directeur artistique Albin Lewi.

La soirée de clôture, quant à elle, se vivra en compagnie de Rachel Brosnahan et de toute l’équipe de La fabuleuse Mrs Maisel venue présenter son ultime saison sur grand écran, avant diffusion sur Prime Video.
A cela s’ajoutent trois avant-premières de prestige : A small Light, produite par Disney+, qui évoque le point de vue des voisins qui ont abrité Anne Frank et Liaison fatale, revisite du fameux film d’Adrian Lyne où Joshua Jackson et Lizzy Caplan reprennent les rôles tenus par Michael Douglas et Glenn Close en 1987. Sans oublier Cannes Confidential, une mini-série portée par Lucie Lucas, Shy’m et Jamie Bamber, coproduction entre TF1 et AMC.

L’inspiration du grand écran

La compétition officielle sera départagée par le jury présidé par le créateur de la série israélienne Fauda, Lior Raz et composé de la comédienne Shirine Boutella, de l’actrice et réalisatrice Zabou Breitman, du compositeur Stewart Copeland et du comédien Daryl McCormack.

On y croisera la comédienne Rachel Weisz à l’affiche de Dead Ringers (Faux Semblants), adaptation féminine du classique de David Cronenberg où elle reprend le rôle dévolu en 1988 à Jeremy Irons. Une production Prime Video.
Place aussi à Tapie, la série Netflix événement sur l’homme d’affaires français disparu en 2021, campé par un étonnant Laurent Laffite.

Preuve de son ouverture à de nouveaux horizons CanneSeries accueillera pour la première fois, une production africaine au sein de sa compétition avec la série Spinners venue d’Afrique du Sud, qui évoque la vie des gangs dans la banlieue de Johannesbourg. On y suit une jeune homme dont le salut dépendra des voitures et du spinning.

La danoise Prisoner propose une plongée étouffante dans l’univers carcéral par le biais de ses surveillants. Avec, à la clé, un rôle forcément inédit pour la formidable Sofie Grabol, révélée par la série The Killing.

Entièrement tournée en plans séquences, la création coréenne Bargain propose une exploration immersive, « proche de l’escape game », selon les termes d’Albin Lewi, des dérives capitalistes d’une nation ultra-individualiste. L’actrice Jeon Jong Seo et l’acteur Jin Sun Gyu seront d’ailleurs présents sur le tapis rose pour accompagner la série.

La série Power Play suit, quant à elle, l’ascension d’une jeune écologiste dans la Norvège des années 70. Une chronique à la manière de Veep et un portrait étonnant de la future première ministre Gro Harlem Brundtland.

La canadienne Bon matin Chuck (ou l’art de réduire les méfaits) retrace la chute, due à son addiction aux stupéfiants, d’un animateur de télévision très populaire, aussi attachant qu’agaçant.

Entre fêtes et envol de start-ups, la série Corduroy propose un portrait bigarré de la jeunesse de Tel-Aviv, auquel s’ajoute un regard féministe et irrévérencieux sur les relations amoureuses.

Carthago signe le retour sur le tapis rose cannois du créateur Reshef Levi, déjà primé avec sa comédie Nehama en 2019. Le sujet est, cette fois, tout à fait différent puisque Carthago aborde le parcours de son père prisonnier d’un camp d’internement anglais situé en territoire palestinien durant la Seconde guerre mondiale.

Enfin, la néerlandaise Childhood Dreams revient sur le destin de la génération de mai 1968 sous la forme d’une grande fresque familiale.

Aux dix séries internationales, inscrites en compétition, répondent dix séries courtes, représentatives de neuf pays. Parmi celles-ci, la série belge Roomies à mi-chemin entre Girls et The L Word, selon les dires du directeur artistique Albin Lewi. Une création en huit épisodes, signée Flo Van Deuren et Kato De Boeck, pour la VRT.

A cela s’ajoutent cette année six séries internationales documentaires, parmi lesquelles on note la présence de deux productions belges : Draw for change et Miracle N°71.

La première, série en six épisodes signée par Vincent Coen et Guillaume Vandenberghe, se penche sur le travail de six femmes cartoonistes qui se servent de leur art pour aider les femmes dans leur lutte pour l’égalité des sexes. Une production Clin d’oeil Films.
La seconde est un documentaire en trois parties sur le parcours de Nathalie Basteyns, l’une des deux créatrices des séries Beau Séjour et Beau Rivage. Touchée par la sclérose en plaque, elle refuse le diagnostic des médecins et espère un miracle pour pouvoir remarcher un jour. Une production De Mensen.

Asif Kapadia (Amy Winehouse), présidera le jury de cette catégorie documentaires où la grande Histoire (Juan Carlos : downfall of a king et Lac-Megantic – ceci n’est pas un accident), côtoie la pop culture (Reading again Mafalda) et le True crime (Chevaline), en plus des deux chroniques intimistes proposées ci-dessus.
Masterclasses, projections, dédicaces et rencontres complètent ce programme roboratif.

Le festival azuréen déploiera son tapis rose du 14 au 19 avril en parallèle du Marché international des programmes de télévision qui annonce 20 % d’exposants supplémentaires cette année, de quoi largement remplir les salles et faire monter les enchères. D’Amazon à Paramount+, en passant par AppleTV+, Disney et Netflix, toutes les grandes plateformes seront en effet représentées.

Ouverture de la billetterie – tout est gratuit mais il faut réserver ses places -, ce mercredi 29/03 à midi pour les Cannois et le vendredi 31 mars pour tous sur le site canneseries.com.