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The Crown saison 6: les adieux à la Reine

The Crown saison 6: les adieux à la Reine

Les six derniers épisodes de cette saga britannique, en partie historique, sont disponibles sur Netflix. Ils marquent la fin d’une ère retracée depuis 2016 par le créateur Peter Morgan.





Il est loin le temps où Elizabeth II, hésitante et timide, montait sur le trône (1953) et coiffait pour la première fois la couronne d’Angleterre… En près de 60 épisodes, et presque autant de chapeaux, le scénariste Peter Morgan s’est attaché à dépeindre son destin hors du commun au fil de six décennies. Mais si les comédiennes Claire Foy (saisons 1 et 2) et Olivia Colman (saisons 3 et 4) ont brillé de mille feux dans les habits de la souveraine, la partition réservée à Imelda Staunton (saisons 5 et 6) était bien plus ténue…

Au fil de cette ultime saison, le point d’ancrage de The Crown s’est même déplacé du côté des princes héritiers et de la famille Spencer. Malgré l’indéniable charisme de ses membres, la série a donc perdu en densité et en saveur à force de trop évoluer autour de la Princesse de Galles (campée par l’épatante Elizabeth Debicki) délaissant, de ce fait, les affaires intérieures et l’évolution du pays.

La comédienne Imelda Staunton campe Elizabeth II dans la série « The Crown » pour sa fin de règne.

Ceux qui regrettent que la série The Crown se soit éloignée de la sphère politique, et notamment de la scène internationale, pour investir presque exclusivement la sphère privée des Windsor, en seront pour leurs frais. Si les six ultimes épisodes de la saga britannique reviennent plus souvent se lover dans le giron de Buckingham, l’ombre de Lady Diana n’est jamais très éloignée du flambeau royal. Ces nouveaux épisodes rappellent notamment que son décès tragique a été l’occasion d’une profonde remise en question de la famille royale, jugée “trop déconnectée de la réalité” et considérée comme “manquant de compassion”. Un moment de doute et une rupture de ton abordés frontalement par le créateur Peter Morgan.

Les débuts de la William-mania

Ensuite, il n’a pas fallu très longtemps pour que la population britannique, et la série produite par Netflix, jettent leur dévolu sur le prince William. Sa stature longiligne, ses cheveux blonds et ses yeux bleus faisant immédiatement penser à Lady Di, il a été propulsé, dès l’adolescence, au sein d’une embarrassante William-mania, provoquant la stupeur et l’étonnement des autres membres de la famille royale. Son air timide et embarrassé l’a rendu encore plus séduisant aux yeux d’une partie de la population, trop heureuse de découvrir sur son visage les traits de la Princesse décédée.

Mais cette attention a été d’autant plus difficile à supporter que le jeune homme, triste et en colère, en voulait alors à la terre entière. Et, plus particulièrement à son père. Le trauma de la mort de Diana a longtemps empoisonné leurs relations, une réalité abordée avec beaucoup de conviction et de justesse par l’acteur Ed McVey, à la ressemblance troublante avec le jeune prince.

Les acteurs Meg Bellamy et Ed McVey présentent une ressemblance troublante avec Kate Middleton et le prince William.

Lorsqu’elle se met à observer les relations de la Reine avec le Premier ministre Tony Blair (épisode 6) ou avec sa sœur, la princesse “rebelle” Margaret (campée par la formidable Lesley Manville, épisode 8), la série retrouve le jeu d’équilibriste entre maison royale et gouvernement qui faisait le sel de ses premières saisons.

L’entrée en scène, dans l’épisode 9, de Kate Middleton (rôle endossé par la débutante Meg Bellamy) – encouragée par une mère très intéressée par l’aura de la famille royale britannique – éclipse une fois encore le reste de l’actualité du Royaume. Jalonné par la disparition de la Reine-mère et le mariage du prince Charles avec Camilla Parker Bowles, mais aussi par un dernier épisode en forme de bilan, cet ultime volet confirme la tendance de la série The Crown à vouloir figer la royauté britannique sur papier glacé. Les adieux à la Reine se feront donc sans réels regrets…

Karin Tshidimba

The Crown saison 2 : Les tribulations de la vie d’une reine

The Crown saison 2 : Les tribulations de la vie d’une reine

the crown couple.jpgA Londres, des rumeurs courent concernant des tensions survenues au sein du couple royal. La reine Elizabeth n’étant pas du genre à ignorer les difficultés, elle décide d’avoir une discussion franche avec son époux qui débouche sur un départ du Prince pour un «tour du monde» de 5 mois. Afin de représenter l’Angleterre sur les plus lointains territoires de la Couronne.

En imaginant ce périple, le but de la reine est double : permettre à son époux, Philip, de s’affirmer sur la scène internationale et de prendre une part active dans la gestion du royaume, tout en diminuant significativement les velléités indépendantistes de ces terres du bout du Commonwealth se pensant trop souvent oubliées.

En faisant ce choix, Elizabeth se rend cependant doublement vulnérable. Car la propension du Prince à jouer les jolis coeurs décuple à mesure qu’il s’éloigne de Buckingham Palace. Et sans le soutien, même lointain de son époux, Elizabeth se retrouve très seule pour gérer à la fois sa famille et son pays.

La saison 2 de The Crown*** débute ce vendredi sur Netflix pour 10 nouveaux épisodes.

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The Crown: les 60 nuances d’un règne

The Crown: les 60 nuances d’un règne

the crown affiche.jpgL’affiche est en partie trompeuse : fourrure immaculée et tenues de soirée ne sont là que pour planter le décor. Voire même le decorum.
Le sujet de The Crown*** est ailleurs : la série, lancée le 4 novembre par Netflix, sonde la vie d’Elizabeth née Windsor, épouse Mountbatten, pour y mesurer en quoi l’accession au trône l’a bouleversée à jamais.

The Crown est donc l’histoire d’une transformation : celle d’une jeune femme discrète et réservée qui rêvait de vivre à la campagne avec son mari impulsif et drôle et leurs deux enfants, entourée de chiens et de chevaux, les deux maillons de sa grande passion. La série relate l’apprentissage un peu austère d’un métier souvent ingrat et d’une fonction où il importe avant tout de ne pas faire de vagues et de tenir sa place et son rang.

Connaissant bien le sujet, Peter Morgan qui s’est déjà penché à plusieurs reprises sur l’histoire des monarques britanniques – notamment avec The Queen et Deux soeurs pour un roi -, mêle savamment faits historiques et privés pour révéler une personnalité. La jeune Elizabeth est une souveraine prête à tout sacrifier, ou presque, pour être à la hauteur des espoirs placés en elle. Au fil des épisodes, on apprend donc à déceler les 60 nuances du silence d’une reine, des silences intenses et pleins d’éloquence. Le jeu millimétré de Claire Foy permet de mesurer le chemin parcouru par une jeune femme qui a soudainement vu tous les regards converger vers elle.

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