Après A very english Scandal en 2019, nouvelle plongée dans l’un des procès qui a fait la Une de la presse à sensations en Grande-Bretagne: le divorce du Duc d’Argyll en 1963. A Very british Scandal** est à découvrir dimanche à 20h30 sur Be tv

Voilà une histoire telle que les tabloïds anglais aiment s’en délecter. En 1963, le divorce des époux Campbell, opposant le Duc d’Argyll 11e du nom et son épouse Margaret a viré au pugilat médiatique. Les dessous peu reluisants de leur mariage – tromperies, faillite, alcoolisme, addictions, mensonges et trahisons – sont révélés au grand jour dans un déballage d’anthologie aussi sinistre que malfaisant pour toutes les personnes impliquées.

Pour retracer cette histoire inspirée de faits réels, la créatrice et scénariste, Sarah Phelps, spécialiste des adaptations d’Agatha Christie, a pu compter sur les talents conjoints de Claire Foy, qui s’éloigne ainsi du personnage très strict et réservé campé dans The Crown, et de Paul Bettany, vu récemment dans la série Marvel, WandaVision.

Le procès de la noblesse britannique

Le récit s’ouvre à l’heure du procès retentissant qui débute à Edimbourg et promet de faire les choux gras de la presse à sensation, alors que la foule hue la jeune Margaret Campbell considérée comme « indécente et volage ». Mais bien vite l’on remonte le temps pour découvrir la rencontre et les premiers temps heureux du jeune couple, soudé par le projet de sauvetage du château écossais des Ducs d’Argyll.

Dès leur première rencontre, le caractère intrépide et frondeur de Margaret, fille d’un riche industriel écossais et fraîchement divorcée, a séduit le Duc, déjà lassé de son second mariage. Ensemble, ils décident de rendre son lustre d’antan à la demeure familiale tout en renflouant l’épave échouée au fond du lac proche d’Inveraray, vestige censé renfermer un trésor fait de pièces d’or et de bijoux précieux.

Deux ego qui s’affrontent

Amateur de fêtes somptueuses, dépensier et volontiers infidèle, le couple va voir ses liens se distendre, ruinés par les sautes d’humeur, l’alcoolisme et les injures de Ian (Paul Bettany), les mensonges et les perfidies de Margaret (Claire Foy) mais surtout pour leur égocentrisme respectif. Tant Paul Bettany que Claire Foy prêtent tout leur talent et leur énergie à ces deux personnalités incendiaires.
La réalisation d’Anne Sewitsky magnifie cette reconstitution, riche en visons et en tenues élégantes, tout en pointant les travers d’une noblesse prête à tout pour maintenir son statut et ses privilèges. Et d’une presse ou d’une population trop heureuse de fouiller dans son linge sale lorsqu’il est exposé au grand jour.

Cette mini-série en trois épisodes prend la suite de celle consacrée à l’affaire Jeremy Thorpe – portée en 2019 par Hugh Grant et Ben Whishaw -, autre scandale national, attestant de l’hypocrisie de la bonne société britannique. Une mini-série qu’il est toujours possible de (re)voir sur Auvio.

Karin Tshidimba