Besoin de vous remettre dans le bain, avant d’aborder la saison 6, ce soir (Be1, 20h55) ? Voici la note consacrée au précédent tome, intervenu juste après l’assasinat de Rita, la femme de Dexter.
Dans cette saison 5, Dexter expérimente un sentiment de culpabilité porté à son paroxysme. Son épouse, Rita est morte par sa faute et ses enfants, Astor et Coddy (nés d’un premier mariage), lui en veulent terriblement. Dexter se projette aussi sur leur fils commun, Harrison*, qui finira nécessairement comme lui puisque, lui aussi, a baigné dans le sang de sa mère assassinée alors qu’il n’avait que trois ans…
Mais au-delà de ce sentiment inusité qui le ronge, leur voisin, secrètement amoureux de Rita, n’a de cesse de tenter de démontrer à tous que Dexter n’est pas l’homme parfait qu’il prétend être.
Son comportement (absence de tristesse et de compassion, disparitions fréquentes) fait diriger tous les soupçons du FBI vers lui. Même au sein du commissariat, son collègue Quinn doute de son intégrité et fait part de ses soupçons au reste de l’équipe. L’étau semble se resserrer autour de Dexter qui gère sa double vie (expert médical le jour, tueur de serial killers la nuit) de plus en plus difficilement.
La saison 4 marquait la fin d’un cycle à double titre: Dexter y perdant tout ce qu’il avait patiemment construit (son image d’époux respectable et de bon père de famille) et Clyde Phillips, showrunner attitré de la série, ayant décidé de partir afin de développer de nouveaux projets.
Avec la mort de Rita (campée par Julie Benz), le socle d’humanisation du serial killer préféré de la télé s’effrite en effet joyeusement. L’occasion d’une fuite sanglante en avant? D’une radicalisation d’un concept déjà plusieurs fois sérieusement mis en ballottage (le fait que Dexter n’ait jusqu’ici jamais été arrêté tient en effet du miracle répété !).
Sans rien dévoiler de l’intrigue de cette nouvelle saison disons que Dexter va y faire une nouvelle rencontre « stimulante » et y affronter des émotions jusque là inconnues. Les scénaristes ayant également décidé de rompre avec le schéma de la longue quête du tueur en série unique. Une réflexion menée en « writers room » où Showtime a laissé une caméra s’infiltrer…
Si cette saison 5 slalome entre impression de « déjà vu » et facilités scénaristiques contestables, certains refusent d’y voir la saison de trop, louant au contraire sa façon d’innover malgré tout et de travailler certains de ses personnages principaux à la loupe. A vous de trancher.
KT
(note publiée en mars 2012)
* nb: Harrison (littéralement: le fils d’Harry), un nom emblématique puisqu’il renvoie au fantôme du père adoptif de Dexter, Harry, qui le suit et le guide dans son travail de « liquidateur » de serial killers.
Commentaires récents