Invitée d’honneur du Festival Séries Mania, Amanda Seyfried est venue présenter sa nouvelle série La Rivière des Disparues à découvrir dès ce jeudi en intégralité sur HBO Max.

Son uniforme strict et son gilet par balles contrastent avec les images que l’on connaissait d’elle jusque-là. Révélée par son rôle dans Mamma Mia mais aussi dans la série The Dropout, pour laquelle elle a été récompensée aux Emmy Awards et aux Golden Globes, Amanda Seyfried est l’invitée d’honneur de l’édition 2025 du Festival Séries Mania.

A Lille, elle est venue présenter la série dont elle est l’actrice principale et la productrice: La Rivière des disparues (Long Bright River, en VO). Adapté du best-seller de Liz Moore, ce récit aborde, sous un versant très personnel et très humain, la crise des opioïdes qui a fait d’impressionnants ravages aux États-Unis.

« Cette histoire est autant un drame familial qu’une série policière, a expliqué sa cocréatrice Nikki Toscano (The Offer). Pour résoudre cette enquête, Mickey (Amanda Seyfried, NdlR) doit se pencher sur son propre passé et son implication partielle dans la disparition de sa sœur. Je pense que les gens viendront pour le mystère mais resteront pour l’histoire de cette relation très forte entre deux sœurs », explique la coproductrice.

Dans les rues de Philadelphie

« Dans les série criminelles, les policiers sont souvent vus comme des sauveurs volant au secours des victimes, mais nous n’avons jamais voulu reproduire ce stéréotype. Notre volonté était justement de détourner ce cliché en montrant que les deux sœurs changeaient de rôle et de positions au fil du temps. La disparition de Kacey (Ashleigh Cummings, NDLR) pousse Mickey à s’interroger sur sa propre responsabilité. Elle prend conscience qu’elle a fait de nombreuses erreurs et elle essaie de les réparer. Mickey est une femme intègre, droite dans ses bottes, qui tente de faire de son mieux. Comme nous tous, elle doit jongler avec beaucoup de choses en même temps. Je pense que c’est cette complexité qui fait que l’on peut s’identifier à elle», précise son interprète.

« Au fil de la série, l’idée est vraiment de l’aider à comprendre ce qui arrive à sa sœur et à changer son regard sur cette crise des opioïdes qui a durement frappé le quartier de Kensington à Philadelphie. Nous voulions surtout ne pas trahir le roman qui a une formidable force narrative », a expliqué l’actrice lors de sa rencontre avec les journalistes.

Ce rôle de policière en lutte contre sa hiérarchie, indifférente au sort des sans-abri et des droguées qui disparaissent mystérieusement à Philadelphie, a poussé la comédienne à jouer sur un fil tenu, entre fiction et réalité. En s’inspirant de deux policières, mamans solos, comme son personnage dans la série, qu’elle a rencontrées longuement afin de préparer le tournage. Un joli clin d’œil à l’un de ses « rêves d’enfant fascinée par les uniformes de policiers et de pompiers« , a reconnu l’actrice à l’issue de la projection organisée mardi soir.

« Nous voulions surtout parler de ce quartier de Kensington et des personnes qui y souffrent de problèmes d’addictions. Nous voulions que le public puisse comprendre les difficultés que ces gens traversent. Même si ces situations sont perturbantes et font peur, aucune souffrance ne devrait être ignorée », a souligné l’écrivaine et co-scénariste Liz Moore, également présente à Lille.

Un long travail d’enquête

La série est inspirée de son livre, mais aussi du travail documentaire et photographique qui l’a précédé, ainsi que du travail de bénévole effectué par Liz Moore dans ce quartier ravagé. Elle y a notamment participé à des ateliers d’écriture destinés à des femmes qui étaient d’anciennes ou actuelles toxicomanes.

En huit épisodes à la fois âpres et emplis d’humanité, notamment grâce à la très belle relation que Mickey entretient avec son fils Thomas (Callum Vinson) et son ancien partenaire Truman (Nicholas Pinnock vu dans Fortitude), la série fait le portrait d’une Amérique déclassée et hantée par ses démons.

« C’est une histoire dure et marquante qui va rester avec vous, mais c’est surtout une histoire importante qu’il fallait raconter« , insiste Amanda Seyfried. Diffusée aux États-Unis sur Peacock, la série est disponible en intégralité sur HBO Max dès ce jeudi 27 mars.

Karin Tshidimba, à Lille