La comédienne Laura Sepul campe Agathe, une femme bouleversée et en lutte dans la nouvelle série belge « Attraction ». Elle y partage l’affiche avec le Français Lannick Gautry. La série, dont le tournage vient de s’achever, a été préachetée par TF1.
La scène se déroule dans l’un des plus vieux cafés-théâtres de Bruxelles. À cette heure-ci, le cabaret est presque vide. La salle est plongée dans la pénombre. Juchée sur un haut tabouret, Charlotte répète avec le pianiste tandis que le personnel finit de préparer la salle. Soudain, une ombre apparaît derrière l’un des piliers : Agathe vient demander de l’aide à sa mère qu’elle n’a plus vue depuis longtemps. Les rapports entre les deux femmes sont plutôt distants. Agathe parviendra-t-elle à la convaincre de l’urgence de sa situation ? Sans aide financière, comment pourrait-elle quitter son mari ?
Dans ces rôles sur le fil, on reconnaît deux comédiennes déjà présentes dans l’arène des séries belges : Laura Sepul était Judith Stassart dans Ennemi Public et campe Cynthia dans l’univers de Baraki alors qu’Hélène Theunissen était la commissaire aquariophile d’Unité 42. De la scène à la loge, les deux femmes poursuivent un dialogue nourri de regrets et de malentendus.
Au 50e jour de tournage, malgré la fatigue accumulée, la concentration est intacte au sein de l’équipe de la série belge Attraction.
Le poids du doute au sein du couple
Cette histoire de mère au foyer qui se met à soupçonner son mari, brillant généticien, du pire est née de l’imagination fertile de la productrice Catherine Burniaux (De Mensen). Avec, comme élément déclencheur, un point commun avec son héroïne : un mari cumulant les déplacements professionnels. “Je me suis dit que s’il avait une double vie à l’étranger, je ne le saurais jamais” déclare-t-elle avec un air malicieux. Cette réflexion est le point de départ rêvé pour un polar, elle en est persuadée. La productrice contacte donc Barbara Abel, auteure belge dont les thrillers psychologiques sont ancrés dans le terreau familial ou dans des histoires de couples, offrant une résonance particulière aux émotions qui nous traversent. Avec Duelles, l’auteure, déjà couronnée de plusieurs prix, a vu l’un de ses livres adapter sur grand écran par Olivier Masset-Depasse.
“L’histoire de ce doute qui, lentement, s’immisce est un thriller domestique ; c’est vraiment ce que Barbara Abel fait de mieux. Au début, elle m’a dit qu’elle n’avait pas le temps et lorsque je l’ai rappelée plus tard, elle était emballée. Elle a commencé à écrire avec Gilles De Voghel, qui a l’habitude du rythme et du découpage des séries. On a vite compris qu’il nous manquait un scénariste et surtout, il fallait rendre tout cela crédible. Comment expliquer qu’Agathe ait mis si longtemps à avoir des soupçons. Il fallait qu’elle soit intelligente et attachante et pas qu’on puisse penser que c’est une idiote d’entrée de jeu.”
Une touche de fantaisie baroque
Catherine Burniaux a fait alors appel à Sophia Perié (Nina) avec qui Barbara Abel a eu un “coup de foudre professionnel. Elles ont repris le concept à leur sauce et en ont fait un thriller haletant. Six épisodes, cela nous semblait parfait ; un peu sur le modèle britannique.” Pour apporter un coup de folie à ce thriller tendu et froid, Catherine Burniaux recrute Indra Siera. “Il a fait Professeur T, je connais son côté opéra et baroque. Il est arrivé avec sa touche de fantaisie et une musique particulière : un quatuor à cordes.”
Séduite par le scénario, une vendeuse internationale le propose à TF1 qui décide de le préacheter. “Ce qui nous a dotés d’un budget du niveau d’Undercover.” Seuls quelques mots de vocabulaire sont changés : “ni septante, ni nonante, ni Bancontact, mais rien de bien grave : il suffit d’arrondir à la dizaine supérieure ou inférieure…” (rire) Lannick Gautry a fait son entrée au casting dans le rôle du mari. Quant à Laura Sepul, “elle est notre Agathe depuis le début”.
Une famille parfaite, véritable miroir aux alouettes
Une femme dont l’existence renvoie l’image de la famille parfaite. De l’extérieur, tout va extrêmement bien. Elle pourrait cocher tous les cases du bonheur familial. Depuis quelque temps, un doute la ronge. “Un événement survient qui va briser ce bel équilibre. Agathe découvre que son mari n’est pas celui qu’il prétend être. Sa vie va être brisée du jour du lendemain. La série suit son combat pour s’en sortir…”
“C’était un vrai challenge d’assurer ce voyage émotionnel sur 50 jours de tournage”, confie Laura Sepul. “L’idée de ce thriller me plaisait beaucoup car c’était très différent de l’ambiance de Quartier des banques et de Baraki, mes deux précédents rôles. C’est une grande joie de pouvoir jouer des personnages aussi opposés, d’avoir accès à cette grande palette de jeu. Agathe est un personnage très développé et très riche. Elle touche à beaucoup d’émotions. Ce qui me faisait le plus peur c’était la fatigue émotionnelle provoquée par les différents états qu’elle traverse sur la durée.” Mais la comédienne se réjouit d’avoir pu faire cette traversée en compagnie d’Indra Siera, “excellent directeur d’acteurs qui a amené de l’étrangeté dans les intentions de jeu”.
De quoi, elle l’espère, renforcer encore le pouvoir d’attraction de ce thriller…
Entretiens: Karin Tshidimba
Photos: Marc Bo/ LesGens
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