A la fois crainte et espérée, la saison 2 de Big Little Lies avec une nouvelle venue de classe internationale – Meryl Streep – est à la hauteur de nos attentes. A voir sur Be1,  dans la nuit de dimanche à lundi, à 3h (du matin) ou lundi à 20h30

L’annonce de la prolongation de Big Little Lies***, présentée au départ comme une mini-série HBO, était à la fois une bonne et une mauvaise surprise. Une bonne surprise car la qualité de ce récit et de ces personnages donnait forcément envie d’en savoir plus comme lorsqu’on termine le dernier chapitre d’un livre dont on ne veut pas quitter les personnages. Mais cette annonce faisait craindre aussi une suite inutile, sans saveur puisque seul un nombre limité d’épisodes avait été envisagé au départ par la production. Le succès de la série a poussé ses créateurs à revoir leur copie… Et les fans de craindre la malédiction de la saison de trop.

Or dès les premières secondes de la saison 2 de Big Little Lies, nous voici rassurés : le plaisir de retrouver Celeste, Madeline et Jane* est réel, la connexion instantanée et la série avait encore de nombreuses choses à nous raconter.
Il faut dire que les cinq habitantes de Monterey vivent encore enveloppées dans les limbes du drame inscrit au cœur de la saison 1, qui n’a cessé de résonner depuis dans leur vie respective. Toute la subtilité et la force de Big Little Lies s’inscrivent là : dans cette attention accordée aux êtres et aux répercussions des événements traumatiques vécus.

Là où tant de séries détournent le regard une fois l’agression, l’accident ou le trauma survenus, David E. Kelley choisit, au contraire, de s’asseoir auprès de ses personnages et d’écouter leurs regrets, leurs craintes ou leurs souffrances. Sachant que ces drames ne disparaissent pas et fondent ce qu’ils seront désormais. Ce qui fait de Big Little Lies une série d’une extrême sensibilité, écrite avec une intelligence émotionnelle rare.

Inquiétante Meryl Streep

Les trois premiers épisodes de cette saison 2 rendent hommage aux voies empruntées par la série dès sa création sur base du best-seller de Liane Moriarty. Un récit profondément choral qui accorde une attention particulière à son trio de base – Nicole Kidman, Reese Witherspoon et Shailene Woodley *- sans jamais oublier leurs deux autres complices d’infortune: l’ambitieuse et impitoyable Renata (Laura Dern), la discrète et fragile Bonnie (Zoë Kravitz).

** Si vous n’avez pas vu la saison 1 ne lisez pas la suite…**

Alors que la rentrée scolaire bat son plein, chacune découvre le poids exorbitant des secrets et des mensonges qui peuplent leur vie, surtout depuis la nuit tragique qui a vu le décès de Perry. Dans cette saison 2 où un certain nombre de mères sont appelées à la rescousse (dont l’impitoyable Meryl Streep en belle-mère éplorée de Celeste), les cinq femmes sont forcées de constater que contrairement à ce qu’elles pensaient au début de l’été, non seulement, rien ne sera plus jamais comme avant mais rien n’est définitivement réglé.

Karin Tshidimba