golden globes 2018.jpgDes hommes et femmes montant sur scène habillés en noir afin de dénoncer les violences faites aux femmes et la chape de silence imposée par l’industrie hollywoodienne sur ces pratiques aussi odieuses que méconnues. C’est l’une des images fortes de la soirée de remise des Golden Globes hier soir à Los Angeles et ce fut, forcément le cas de l’équipe de Big Little Lies (photo), parmi tant d’autres.
Rien d’étonnant à cela puisque la question de cette violence faite aux femmes est au coeur de la série de David E. Kelley, produite par Reese Whiterspoon et Nicole Kidman, sacrée meilleure mini-série lors de cette 75e édition, au même titre que Nicole Kidman sacrée meilleure actrice.

Sans réelle surprise, le palmarès 2018 a reflété les préoccupations de l’industrie hollywoodienne sur le grand comme le petit écran, depuis que l’affaire Weinstein a révélé au grand jour les abus dont se rendaient coupables un certain nombre de producteurs ou d’acteurs de cinéma et de télévision.

« Beaucoup d’entre nous sont dans une culture du silence, mais apprenons à nos enfants que dénoncer ces actes, c’est ça la nouvelle norme » a notamment insisté l’actrice Laura Dern lors de son discours de remerciement. Récompensée au même titre que Nicole Kidman et Alexander Skarsgard, le couple maudit de Big Little Lies, elle a permis à la série HBO créée par Bruce Miller de ramener 4 récompenses au bercail.

Pour rappel, les participants à la soirée qui portaient des tenues noires, répondaient à l’appel de l’organisation Time’s Up fondée par de grands noms féminins d’Hollywood comme Natalie Portman et Jessica Chastain afin de financer la défense de victimes d’abus sexuels au travail.

golden globes elisabeth moss.jpgDans la foulée, la bouleversante The Handmaid’s tale dont le scénario met en avant une société sectaire fondée sur l’oppression des femmes jusque dans leur intimité a été légitimement sacrée meilleure série dramatique. Comme nous le pressentions vendredi, le jury a été emporté par l’intensité du jeu d’Elisabeth Moss et par la fulgurance du scénario inspiré du roman éponyme de Margaret Atwood. La série au sous-texte politique puissant, soulignant la nécessité de la lutte et même de la révolte contre une société inique, repart avec deux récompenses.

Ces deux productions, principalement portées et mises en œuvre par des femmes, adressent en outre un joli pied de nez à une cérémonie qui, cette année encore, côté cinéma, n’avait nominé que des hommes dans sa catégorie meilleur réalisateur…


Minorités (in)visibles et Girls power

Autre clin d’oeil appuyé à l’histoire des prix made in Etats-Unis : Sterling K. Brown est le premier comédien afro-américain à être sacré meilleur acteur dans la catégorie drame pour sa prestation dans la série This is us. Il partage avec Aziz Ansari, récompensé pour son rôle dans Master of None, le privilège de faire, un peu mentir, une industrie encore ancrée dans des choix et réflexes #sowhite. Preuve qu’Hollywood peine encore à battre sa mauvaise réputation sur tous les fronts.

Ewan Mc Gregor sacré meilleur acteur pour Fargo, soyons honnêtes, on n’avait pas forcément vu venir cette récompense que l’on pensait taillée sur mesure pour Kyle MacLachlan (Twin Peaks) qui rejoint Justin Theroux (The Leftovers), le grand oublié de la catégorie précédente. Tous les deux étaient pourtant époustouflants dans leur série respective.

Mrs Maisel Globes.jpgEt la Marvelous Mrs Maisel ? Pas étonnant que cette demoiselle (Rachel Brosnahan, photo) se retrouve en haut de l’affiche, elle à qui rien, pas même le destin, ne résiste.
Sur un air de comédie faussement « proprette », cette série sur un jeune couple ambitieux épris de stand-up dans le New York des années 50, a su imposer son ton sarcastique, son rythme enlevé et son dézingage en règle des mariages soi-disant heureux.
Un vent de fraîcheur et d’humour (juif) aussi rafraîchissant que bienvenu a soufflé sur Amazon, sur le grand public et sur l’académie des Golden Globes. Par les temps qui courent, les nouvelles de ce genre sont bien trop rares pour être snobées. Rachel Brosnahan, Tony Shalhoub (Monk) qui joue son père et Amy Sherman-Palladino (Gilmore Girls), la créatrice de la série, méritent assurément vos applaudissements…

KT

 

Voici le palmarès complet

 

Meilleure série dramatique: The Handmaid’s Tale (Hulu)

Meilleur acteur dans une série dramatique: Sterling K. Brown, This is Us (NBC)

Meilleure actrice dans une série dramatique: Elisabeth Moss, The Handmaid’s Tale (Hulu)

Meilleure série comique ou musicale: The Marvelous Mrs. Maisel (Amazon)


Meilleur acteur dans une série comique ou musicale: Aziz Ansari,
Master of None (Netflix)

Meilleure actrice dans une série comique ou musicale: Rachel Brosnahan, The Marvelous Mrs. Maisel (Amazon)

Meilleure mini-série: Big Little Lies (HBO)

Meilleur acteur dans une mini-série: Ewan McGregor, Fargo (FX)

Meilleure actrice dans une mini-série: Nicole Kidman, Big Little Lies (HBO)

Meilleur acteur dans un second rôle: Alexander Skarsgard, Big Little Lies (HBO)

Meilleure actrice dans un second rôle: Laura Dern, Big Little Lies (HBO)